Grayson Perry

l'Homme en Robe Typique

L’autre jour, Jerry me dit « oh ce soir, Grayson vient nous rendre visite dans un de mes groupes d’hommes, il prépare un livre sur la masculinité. »
« -… Grayson… Grayson Perry? »

J’ai découvert le travail de Grayson Perry il y a 5 ans, au… British Museum (l’équivalent du Louvre en France). J’étais fasciné par son travail de céramiste et d’artiste contemporain, mêlé à son intelligence, sa très grande célébrité et popularité en Angleterre, notamment du fait de sa vie de travesti (hétéro). j’avais dévoré son livre Portrait of the Artist as a Young Girl. Oui mes interrogations sur le genre ne datent pas de septembre… et personne de comparable en France ne me vient à l’esprit.

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque Jerry m’a dit qu’ils étaient amis de longue date, et qu’ils travaillaient tous les deux sur… la masculinité! l’année dernière Grayson Perry a ainsi réalisé une série documentaire pour Channel4, ALL MaN, sur la masculinité contemporaine, il vient aussi d’écrire un livre, The Descent of Man. Pour le lancement, il a performé une série de shows, the Tipical Man in a Dress, auquel il nous avait invités. Il demandait entre autre que nous envyions par twitter nos propres définitions de la masculinité sous le # masculinityis (vous pouvez aller voir).

Ce matin là, quand nous sommes arrivés à l’atelier avec Jerry, Grayson venait de refuser une itw pour l’Observer, avec… Mickael Jordan, j’avais de mon côté une sorte de « star strike« , vous savez, quand vous admirez quelqu’un au point d’être paralysée, d’oublier l’humain, la simplicité des échanges.

Alors je remercie infiniment Grayson pour le temps précieux qu’il ma accordé. et je vous ferai un post séparé sur la lecture de son bouquin (que je vous le recommande très chaleureusement).

Voilà ce que je retiens de cet entretien avec Grayson

1. les sentiments ne sont pas l’affaire des femmes

Chers hommes, combien de discussions ai-je avec vous sur vos sentiments. comme s’il vous fallait une femme pour en parler! beaucoup d’entre vous parlent de pudeur, mais en réalité, n’est ce pas une incapacité culturelle à vous lancer? Allez là où bon vous semble, y compris dans vos sentiments.

2. ce qui importe sont les relations et non d’avoir raison

dès que je m’engueule avec quelqu’un, mon frère, à qui je justifie systématiquement les motivations de ma colère, finit par me dire « peu importe que tu aies raison, seule dans ton coin, l’important est de s’entendre ensemble ». Les relations humaines sont pour moi, la choses la plus complexe qui soit. c’est en même temps le terrain qui motive le plus mes choix chaque jour. et j’adore que Grayson puisse en parler de cette manière : un auto-portrait avec muraille et tourelles? oui! et en même temps, où l’on trouve de l’autre côté, toute une cartographie dynamique, le mettant en relation avec autrui : ça me plait énormément.

3. il est crucial d’apprendre la vulnérabilité…

l’important n’est pas de paraitre parfait dans ses choix et actions, l’important est d’être ok pour être et montrer qui l’on est. et il n’y a pas de honte, un homme en robe vous le certifie : il n’y a pas de honte à être vulnérable, just « chillax! » 
et chers papa qui n’avez pas eu la possibilité de développer cette vulnérabilité, chères maman qui voulez inconsciemment que votre petit garçon soit fort et ne pleure pas, ravisez vous, offrez ça à votre enfant : la possibilité d’être vulnérable.
Grayson est la preuve vivante que force et vulnérabilité ne sont pas contradictoires. je dirais même qu’ils vont de pair : il faut beaucoup de courage pour aller investir cette vulnérabilité, d’une part parce que c’est dur, ça demande de prendre des risques, d’autre part c’est LE territoire qui est culturellement interdit aux hommes. Faut être couillu pour y aller!

4. … et d’être dans l’instant présent

beaucoup de copains me disent « c’est compliqué, maintenant, il faut être vulnérable, mais fort en même temps… pfff, comment on fait?! » je leur réponds « bah les femmes y parviennent bien, travaillez un peu et vous y arriverez… cheers ;p ». mais je préfère la réponse de Grayson : soyez vrai avec le moment, pas de feuille de route ni d’impératif, soyez vrai avec ce que le moment demande. et ce qu’il demande c’est surtout de l’écoute, une souplesse, de la fluidité, ça n’est pas de la performance.

et nous avons tous besoin de ça non?

5. les changements sont lents

ça m’a tellement choquée et… apaisée. Avec les événements récents, on a beaucoup entendu de « en 2016, on en est encore à là?! » et en fait, plus j’avance et plus je me dis que le désir d’égalité (entre hommes et femmes notamment, mais pas que), est un désir très nouveau dans l’évolution de l’humanité. c’était juste hier, la déclaration des droits de l’homme, le vote des femmes. on n’en est… qu’au début les choux. et il y a des avancées : moins d’excision, moins d’illettrisme pour les petites filles, etc… on a même le droit de parler de vulnérabilité tiens! mais ni l’égalité ni aucun droit ne sont un dû, il faut se battre pour eux. donc remontage de manches, il faut travailler, pas forcément pour maintenant mais pour longtemps.

Drip, drip, drip… c’est du goute à goute.

voilà, merci, merci infiniment à Grayson et Jerry, c’était mon nouveau OUT OF THE BOX et j’espère qu’il vous a plu. Que vous soyiez homme ou femme, j’espère oui qu’il pourra vous nourrir, accompagner vos réflexions, vos discussions avec vos proches ou ici même, votre chemin et vos relations.

amour à tous!

Il y a 7 ans / Bouche 55 commentaire(s)

55 commentaire(s)

  • Bonjour et Merci Mai pour ce post. ( un homme, une femme (la la la lala 😉 ) dans ces citations 😉 )
    « Je crois que cette sensation d’être petit, perdu et impuissant en ce monde est universelle.
    Mais la plupart des êtres donnent habilement le change, y compris à leurs propres yeux, grâce à un ego qui envoie des signaux opposés : « je sais qui je suis, où je vais, je maîtrise ma vie, j’assure ». Or, ce personnage, fabriqué pour dissimuler la vérité, n’existe que pour le regard des autres ; c’est une fiction, ce qui n’empêche pas que nous arrivions à y croire, au point même que l’on a tendance à considérer le fait d’y croire comme un signe de santé mentale… En réalité, s’identifier au personnage que nous avons construit pour le regard des autres (et ce, dès notre petite enfance) est une aliénation, qui nous empêche de toucher notre véritable puissance. (en même temps que notre vulnérabilité ) En effet, le regard de l’autre me réduit au rang d’objet ; si je m’identifie à cet objet, je réduis mes propres dimensions ; je perds ma puissance, car je perds mon être véritable. Dans cette opération, je ne perds pas seulement mon être mais aussi celui de l’autre, puisque, obsédé par moi-même-objet-de-l’autre, je réduis mon prochain au regard que j’imagine qu’il pose sur moi. Je crois alors n’exister que dans la conscience de l’autre et l’autre est un Adversaire ! J’ignore que lui-même vit la même chose, car il cache ce sentiment d’être perdu et impuissant sous le masque de l’ego qui assure ; et lui-même n’a pas conscience de ce que je vis réellement derrière mes propres artifices : grand malentendu des relations humaines, cercle vicieux qui génère toute violence.  » Denis Marquet
    Sentir ce qui se vit en soi, et bien le voir, plutôt que d’être /b/a/r/r/é/ dans son mental que l’on confond avec ses pensées (le mental ment énormé ment). Sentir, puis seulement ensuite, réfléchir (la belle réflexion).

    L’autre comme un adversaire !!!

    « Tu es des nôtres. Les autres, c’est l’ennemi. Voilà l’Arché-texte de l’espèce humaine, archaïque et archipuissant. Structure de base de tous les récits primitifs, depuis La Guerre du feu jusqu’à La Guerre des étoiles. » L’Espèce fabulatrice car, avec l’accession de Donald Trump à la présidence, les États-Unis ont choisi d’en revenir à ce raisonnement primitif. » Nancy Huston
    (pas vu la vidéo que je verrai plus tard)

  • Merci bcp! j’aurais aimé voir plus de robes qui sont tout bonnement magnifiques mais toutes ces paroles font du bien… on s’en fout du genre, homme, femme, être soi et tolérer que tous fassent de même, ça donne de la tolérance, de la créativité… merci encore!

    • merci sandrine! oui il avait des robes incroyables réalisées par ses étudiants à la saint martin school! il me disait mettre les plus courtes sur scène car c’est la qu’il se sent le plus vulnérables : quand il doit montrer ses jambes!

  • Perfection ! je ne suis pas parfait dans mes répétitions 😉 :
    « Ring the bells that still can ring. Forget your perfect offering.
    There is a crack in everything. That’s how the light gets in. » Léonard Cohen

    • Hahahah! Nous sommes des etres parfaits et imparfaits. Ce qui importe c’est d’ avancer sur le chemin qui esr le notre et non celui que l’on pense être le notre (à force de projections et d’embrigadement). Et pour CE faire, il faut opérer certaines prises de conscience. Bisous ed, merci!

      • … ou que l’on a pensé pour nous, ou nous, pour eux, le(s) chemin(s) projetés par les « grands » pour les enfants ! Nos enfants ne sont pas nos enfants … K Gibran
        Oui, prises de conscience essentielles ! Bisous Mai

      • J’avais déjà mentionné cette citation que je trouve tellement vraie ! d’où « je me répète » !
        Mais c’est vrai aussi, je ne suis pas à l’abri du risque de la répétition de certains schémas !
        La grande différence est que je les vois maintenant pointer le bout du nez et que j’arrive la plupart du temps à les laisser gentiment passer leur chemin.

    • Un des grands problèmes du monde de l’art contemporains est de se fiche des préoccupations societales, politiques, humaines. Et je trouve grayson franchement exemplaire pour cela.

      • Je connais peu le monde de l’art contemporain, un peu plus celui des arts de la scène, et malgré un affichage de façade, ça reste un milieu très conservateur (origines sociales, origines culturelles, genre, etc.) et la multiplication des initiatives pour « contrer » ça montre qu’il y a un problème plus qu’elle ne le résout.

        • Il y a un problème dans la société entière. Et oui le monde de l’art n’y a pas échappé. MAIS grayson ne lutte pas contre le monde le l’art, il va droit à son but et utilise son art POUR les humains. Je trouve ça inspirant. Quelque soit notre combat, quand nous en avons, il faut aller à l’essentiel de notre talent et de notre temps. C’est plus intéressant de FAIRE ca que de réformer un système, même s’il le mériterait (ca marche POUR La politique aussi). X

  • Coucou Mai, je n’ai pas encore eu le temps de regarder la vidéo, mais, petite précision, malheureusement, on ne peut pas encore dire que l’excision recule dans le monde. Certes, on en parle plus qu’avant, et les jeunes (mon espoir), se sentent plus libres d’exprimer leurs désirs et parfois de s’opposer à ces pratiques (notamment via les réseaux sociaux) et dans certains pays (comme le Burkina Faso) cela recule. Mais dans beaucoup d’autres pays, cette coutume se perpétue (voir augmente, avec l’arrivée des intégristes), et comme dans ces pays, la population augmente, on ne peut pas encore dire que cela diminue (le risque est même que cela augmente). :'(
    Donc là aussi, la lutte continue! (voir par exemple pour plus d’infos le site d’excisionparlonsen! ou du GamsBelgique)

  • AIE AIE AIE MAI!!! superbe ce portrait!! CHILLAX, oh ben je vais l’utiliser celle-ci!
    j’ai commencé un nouveau taf et au bout de 15 jours j’ai décidé de ne pas continuer, je perdais l’équilibre du quotidien….et mon mec a pris peur et finalement je crois bien que même si bordel il n’est pas macho je crois bien que son envie d’assurer me concernait aussi….:-) bref maintenant tout le monde est d’accord et je vais de ce pas lui suggérer de regarder ce portrait.
    Mai quel talent pour nous mener aux guides, oui décidément cet OUT of the Box est top top!! merci et bises !

    • Évidemment que tout cela n’est pas que l’affaire des hommes d’un côté OU des femmes de l’autre. C’est un système entier que nous pouvons réformer dans chacune de nos relations. À nous de ouej! Et du coup cela demAnde que nous en parlions que nous proposions MAIS surtout que nous changions nous meme. Belle route Juliette!

  • C’est la première fois que je fais ça devant une de tes vidéos (je les aime toutes) : j’ai sorti mon petit carnet et j’ai pris des notes. Merci pour ce moment si éclairant !!! Je retiens pour ma part cette notion de vulnérabilité, c’est vrai que c’est très important (et risqué de s’y essayer, mais enfin, il faut bien être nous-mêmes). Il a aussi parfaitement mis le doigt sur cette idée de schéma préconçu et de sentiment d’échec, qui fige beaucoup de relations dans un entre-deux inachevé et un peu frustrant. Drip drip drip…merci Mai.

  • « When I asked Jerry Hyde, a psychotherapist, what masculinity is, his unhesitating response was « tenderness ». »
    🙂
    Quelle chance de l’avoir rencontré! Et merci pour cette vidéo. Son livre m’a beaucoup fait réfléchir, notamment son mini manifesto à la fin.

    • Pourquoi crois-tu, la belle
      Qu’au sommet de leurs chants
      Empereurs et ménestrels
      Abandonnent souvent
      Puissances et richesses
      Pour un peu de tendresse ?
      https://www.youtube.com/watch?v=lvEBqmlzMig
      Et Bourvil aussi bien sûr !
      https://m.youtube.com/watch?v=wEhw9AMYOoA
      La tendresse n’est pas de l’amour, n’est pas une libido réprimée, n’est pas la sollicitude polie.
      Elle apporte un relâchement, un sentiment de bien-être, un assouplissement des défenses.
      C’est un sentiment charnière, elle tempère les vicissitudes, les tensions, les incohérences, la tendresse c’est plus sexuel que l’amitié et moins charnel que l’amour. La tendresse relie ainsi le désir et l’amour, elle est le signe de la complémentarité, elle est l’articulation du désir sexuel et de la poésie amoureuse, à la fois corps par l’émotion, tête par le sentiment, à la fois élan et repos, mouvement et stabilité, à la fois un mode de communication et une information sur l’état intérieur. La tendresse, est un toucher respectueux, elle offre la sécurité, elle révèle l’importance et la valeur sacrée de l’autre, elle devient un appel à grandir. La tendresse qui rapproche les êtres humains me semble un don discret, silencieux, peut-être caché aux yeux de ceux qui ne l’ont pas expérimentée, même si elle a été, plus ou moins inconsciemment, désirée. « 

  • Je suis tellement d’accord : faut être couillu pour être vulnérable ! C’est le seul vrai défi des hommes d’aujourd’hui : être forts parce que justement aimants et vulnérables, n’aillant pas peur de montrer leurs fragilités. Très chouette post

  • Moi je n’ai jamais compris pourquoi un petit garçon jusqu’à la maternelle on le laisse pleurer et d’un seul coup, on ne sait pas pourquoi…on lui dit « arrête de pleurer comme une fille ».
    J’ai toujours eu du mal avec ce rapport (comparaison???) homme/femme. Je me suis même demandée si un homme avait un autre coeur, complétement différent d’une femme. Tu vois le genre ? donc pas les mêmes sentiments, pas la même conscience, pas le même ressenti, pas les mêmes souffrances, pas les mêmes joies…woaw c’est un peu compliqué là
    Du coup cette vidéo mais qu’est ce qu’elle me fait du bien Maï…
    enfin un homme qui parle de vulnérabilité, des EMOTIONS waow . J’ai ri avec l’histoire du foot…mais c’est tellement ça quand même. Elle est vraiment superbe cette vidéo.
    Je l’ai vu et revu, j’ai voulu commenter mais tout s’embrouiller (et encore maintenant) parce que tellement émue par ce qu’il dit. Pour moi c’est tellement évident que j’ai parfois du mal à pouvoir partager

    Rien à voir (et pourtant si quand même…parce que je fais le parallèle de l’évidence pour moi). Je te remercie mille fois d’avoir parler de magnifique livre « l’enseignement du Bouddha ». Je suis en train de le lire et purée la claque 😉 Je le lis lentement, je souligne, j’y mets des post it. Eh bien tu vois Maï, c’est un peu comme ce que dit Grayson Perry…c’est une évidence.
    Et je me dis « je dois être boudhiste dans l’âme??? 😉
    Mille bises Mai bon week end à toi et merci mille fois pour…tout

    • Nous sommes tous acteurs, actrices malgré nous d’un système que nous détestons. Les réflexions de grayson (et bouddha..!) permettent de mettre en lumière des choses que nous ressentons tout en offrant des pistes pour changer. Allons y!
      Et pour la différence homme-femme, on en reparlera… MILLE bises et Dis nous CE que ton fils EN pense

    • Bonjour Damepoule. Comparaisons ! Il faut de tout pour faire un monde et heureusement !
      Je pense qu’il peut y avoir un monde entre deux femmes, comme il peut y en avoir un entre deux hommes, et entre un homme et une femme. Et heureusement aussi les mondes de chacun et chacune peuvent se rapprocher. Et comme dit le frère de Mai, à quoi cela sert-il de vouloir avoir raison seul(e) dans son coin. Plusieurs mondes, un seul cœur ! A nous de le faire grandir !

  • « Les hommes ont peur de se planter  » G Perry … D’abord le corps. Non. D’abord le lieu. Non. D’abord les deux. Tantôt l’un ou l’autre. Tantôt l’autre ou l’un. Dégoûté de l’un essayer l’autre. Dégoûter de l’autre retour au dégoût de l’un. Encore et encore.Tant mal que pis encore. Jusqu’au dégoût des deux. Vomir et partir. Là où ni l’un ni l’autre. Jusqu’au dégoût de là. Vomir et revenir. Le corps encore. Où nul. Le lieu encore. Où nul. Essayer encore. Rater encore. Rater mieux encore. Ou mieux plus mal. Rater plus mal encore. Encore plus mal encore. Jusqu’à être dégoûté pour de bon. Vomir pour de bon. Partir pour de bon. Là où ni l’un ni l’autre pour de bon. Une bonne fois pour toutes pour de bon » Samuel Beckett
    Rater encore. Rater mieux encore !
    Je pense que cette peur est partagée. Beaucoup de femmes dans la peur aussi.
    S’écouter ! oui c’est essentiel. Ne pas avoir peur de rater. Ne pas se flageller si cela a raté.
    L’homme à l’écoute de son anima, la femme de son animus !
    Merci Mai, pour la découverte de Greyson Perry !

  • “One of the interesting results of putting potentially offensive imagery on a vase is that the shock factor is neutralized by the homely humility we associate with pots… This homeliness also neutralizes any pornographic potential in the subject matter.” Grayson Perry
    Le contraste est en effet saisissant ! Son travail, découvert grâce à toi, est formidable ! Merci Mai !

  • Le travail de Miquel Barceló bien que dans un registre très différent, à partir du même matériau, la terre, est lui aussi très singulier. Ces deux artistes, Perry et Barceló, m’interpellent et « parlent » chacun à leur manière, à différentes parts de moi. Désolé pour mon esprit d’escalier ! xxx

  • « Donald, c’est pas du Walt Disney » ! Face à la radicalité de DT les voix s’expriment, se mobilisent, et luttent pour le meilleur de l’humanité. Extrait de l’article de Nancy Huston dans le « 1 »:
    « Visuellement, l’entourage du président milliardaire est d’une pauvreté effrayante. C’est un monde primitif au sens de primaire, un monde où tous les hommes sont blancs et forts, toutes les femmes, blanches et belles (à condition de trouver belles les poupées Barbie), où se parle une seule langue et où règne la seule force, celle de l’argent conjuguée à celle des armes. Au fond, il y a un mot pour cela : la jungle. L’effrayant, c’est d’assister à la naissance d’une jungle au milieu d’un pays si riche en traditions culturelles. Mais pour avoir le droit de critiquer l’Arché-texte, il faut prendre soin d’en sortir soi-même, c’est-à-dire de chercher à le comprendre. Et voici la terrible leçon des élections de novembre 2016 : la nuance exige un certain niveau de confort et de sécurité. Comme dans les années 1930 en Allemagne (« patrie de Goethe et de Heine », selon le poncif de rigueur), c’est la partie fruste et frustrée du pays qui a élu le chef de meute susceptible de ressusciter l’Arché-texte. Ni le grand art ni la générosité politique ne peuvent surgir d’un milieu humilié et déprimé, où règnent chômage, violence et angoisse du lendemain.

  • J’ai trouvé très intéressant cet autoportrait, cette représentation du « sentiment d’identité » par le biais d’une carte, la métaphore de la ville fortifiée. En même temps, j’ai pensé que toutes les cartes, le représentations que nous nous faisons du sentiment de nous-mêmes ou des autres est tellement limitée par rapport à l’immensité et les limites aussi (!) de nos « territoires « et des liens que nous tissons effectivement avec les autres, ces « interdépendances » ces besoins des autres.
    La métaphore du sentiment de l’identité réalisée telle qu’il l’a ressenti à un instant T !
    Il « transpire » toujours tant de nous-mêmes, malgré l’impermanence de nous-mêmes et ce qui nous entoure, à travers ce que nous faisons, transmettons ! Bon dimanche Mai.

  • Moi ce que je retiens de ce post c’est la phrase de ton frère « peu importe que tu aies raison, seule dans ton coin, l’important est de s’entendre ensemble ». C’est une question centrale dans ma vie…. qui me joue des tours tout le temps (boulot, famille…). Je suis une « minorité » politique, musicale, sociale…. et si j’aimerais m’entendre, m’accorder aux autres- afin de ne pas être éternellement en conflit et finir par me sentir rejetée- je n’arrive pas non plus à m’entendre sur ce qui ne fait pas sens pour moi. Comment s’accorder sans se perdre soi même. Comment s’entendre avec les autres si on pense profondément qu’ils ont tort…. Je tente de mon côté de m’accepter comme minorité et d’enfin en accepter les conséquences….

  • Merci encore de nous faire partager ces discussions si passionnantes. Si parfois je n’arrive pas à les avoir moi avec mon entourage, je les ai à travers l’oeil de ta caméra… discussion par procuration. Elles font du bien. Parce que ça fait plaisir de se rappeler que tant d’intelligence et de finesse existent ! J’ai soif de la suite. Si nourrissant !

  • Humilité. Interdépendance.
    L’humilité ne consiste pas à se considérer comme inférieur, mais à être affranchi de l’importance de soi. C’est un état de simplicité naturelle qui est en harmonie avec notre nature véritable
    et permet de goûter la fraicheur de l’instant présent. L’humilité est une manière d’être, non de paraître. Matthieu Ricard
    « L’humilité c’est 1 conscience extrême des limites de toute vertu, et de soi.Elle est reconnaissance de tout ce qu’on est pas, une tristesse vraie de n’être que soi. Ne pas exagérer cette tristesse.
    Etre humble, c’est aimer la vérité plus que soi. Sincérité et humilité sont soeurs. Attention cependant à la mésestime ou au mépris de soi qui peuvent naître de l’humilité et rendre cette dernière vicieuse. Ne pas exagérer son impuissance. S’accepter soi, mais ne pas se raconter d’histoires. « Celui qui se transforme en ver de terre ne doit pas se plaindre par la suite qu’on lui marche dessus ». Kant Combien ne s’accusent eux-mêmes que pour mieux accuser le monde ou la vie et s’excuser par là ? Combien ne se nient que par incapacité d’affirmer – et de faire! – quoi que ce soit ? Ne confondons pas l’humilité et la mauvaise conscience, l’humilité et le remords, l’humilité et la honte. Il s’agit de juger non ce qu’on a fait mais ce qu’on est.
    Et nous sommes si peu… L’humilité c’est l’athéisme à la première personne : l’homme humble est athée de soi, comme l’incroyant l’est de Dieu. L’impitoyable et lucide sincérité, la sincérité sans illusions est pour le sincère une continuelle leçon de modestie; et vice versa la modestie favorise l’exercice de l’autopsie sincère. C’est aussi l’esprit de la psychanalyse ( « sa majesté le moi », comme dit Freud, y perd son trône), par quoi surtout elle est estimable. Il faut aimer la vérité, ou s’aimer soi. Toute connaissance est une blessure narcissique. Là où est l’humilité, disait St Augustin, là aussi la charité. L’humilité mène à l’amour, et tout amour vrai , sans doute, la suppose : sans l’humilité, le moi occupe tout l’espace disponible, et ne voit l’autre que comme objet ( de concupiscence, non d’amour ! ) ou comme ennemi. L’humilité est cet effort, par quoi le moi essaie de se libérer des illusions qu’il se fait sur lui-même et – parce que ces illusions le constituent – par quoi il se dissout. » André Comte Sponville
    Jean Claude style! D’accord sur la nécessité de la conscience. ( je fais allusion à ton post http://www.maihua.fr/2017/01/plan-anti-stress/#comment-31306 )
    « La loi de l’attraction », pas d’accord avec JC van Dam.
    Interdépendance et humilité. Un autre point de vue à propos duquel je me sens plus proche : https://www.youtube.com/watch?v=Ol_iz0i7KzM 😉

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