Confront

my Vision Quest (2/5)

Merci pour vos commentaires et de l’intérêt porté à cette quête. on continue aujourd’hui car l’exploration pour moi ne suffit pas. il fallait se confronter! mon deuxième thème est donc :

 

Se confronter plutôt que s’évader

C’est là le coeur de la quête. Donc on part pas au Népal dans une idée d’évasion. c’est tout le contraire. on n’y vient pour se confronter à un miroir magique. On prépare ses intentions, on se montre aux dieux de la forêt et de la montagne, au soleil et à la terre.

on pose ses questions à l’univers.

on peut tout autant se prendre une gifle qu’une symphonie merveilleuse d’encouragements. c’est juste dingue. je me suis rendue compte que l’on ne peut pas apprendre à se connaître en restant dans les mêmes mondes. qu’ils soient physiques ou psychiques. On ne peut pas savoir qui l’on est sans être confronté.e à ses propres attachements, ses propres endoctrinements, le façonnage sociétal évidemment, mais pas que. et alors tu comprends que :

Tout ce que nous apprenons quelque part peut être désappris ailleurs.

tout, tout, tout… sauf ce petit quelque chose, ce petit bout d’être qui ne vaut pas plus qu’une fourmi mais qui lui est tout aussi sacré. c’est peut être ça ce « me ». cette chose irréductible qui ne varie pas selon les circonstances. et s’il vous arrive de vouloir découvrir de quoi il s’agit alors je pense que c’est bien de toujours se confronter à l’inconnu. car seul lui peut vous révéler.

 

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par exemple, après Spirit Horse, mais davantage encore sur la colline (j’y reviendrai), cet ancrage dans la nature m’a remplie de toute part. j’ai grandi en ville avec une peur panique de m’allonger dans l’herbe, d’être « souillée » par la terre, d’être mouillée, d’être traversée (COMMENT çA C’EST SEXUEL?!!!!) et là je ne voulais même plus dormir sous ma tarploline, seul le ciel pouvait m’abriter. mon matelas avait crevé la première nuit, et mes os devenaient de plus en plus saillants du fait du jeûne, donc ce sont les épines de pins tombées au sol qui me servaient de matelas. et même les bestioles devenaient les bienvenues. juste avant de partir à la quest, tout plein d’araignées venaient vers moi (tu parles d’un signe…)(louise bourgeois si tu m’entends…), toutes différentes, grandes, petites, beiges, grises, rayées… je les repoussais mais elles revenaient sans cesse. fallait bien les laisser faire. alors toutes ces peurs de la nature. toutes ces peurs auxquelles j’étais bien obligée de me confronter, se sont juste évanouies. gratitude, gratitude, gratitude.

une amie m’avait souhaité : que le miroir soit honnête. et oui, l’aventure n’est pas douce. c’est pas « new age », c’est pas « dolphin talks » comme on dit. c’est d’une certaine manière assez brutal. sans concession. avec la faim, parfois le froid, ce manque de confort, les protections finissent par tomber les unes après les autres.

donc évidemment, dans la confrontation, il y a outre ce genre de phobie « légère » (celle que j’avais pour la nature), il y a les grandes peurs, la mort, les grandes angoisses, les fantômes, les grands chagrins, les traumas. il y a aussi les limites posées par ton ego, tes mensonges, tes arrangements, les histoires que tu te racontes. auxquelles tu t’identifies… toutes ces constructions.

 

pour mille autres thèmes, j’assume avoir désormais plus de questions que de réponses, d’être rentrée mais de me sentir encore en errance. mon âme semble t il est toujours en vadrouille. en quête. il parait d’ailleurs que cette quête commence lorsque tu tournes la clé dans la serrure de ta porte, en rentrant « chez toi ».

il se peut que ça dure un peu. que je reste encore un peu entre deux mondes. pfff… où est la vraie vie? certainement dans un « je suis ».

à demain

Il y a 7 ans / Bouche 35 commentaire(s)

35 commentaire(s)

  • C’est beau et est vrai. merci pour ce partage!
    De nombreuses choses que tu écris résonnent chez moi et en particulier cette expérience avec les araignées; j’avais une phobie, comme toi, et un jour je me suis retrouvée chez une dame en Allemagne est il y a avait plein d’araignées dans la chambre qu’elle me louait. Au début, j’ai fait un ménage de fou en me disant qu’elle était sale, je me suis couchée toute fière de moi, d’avoir tout mis sous contrôle (ahem) et je me suis couchée. le lendemain, les araignées étaient à nouveau là; c’était une vielle maisonnette en bordure de forêt et il n’y avait rien à faire, elle revenait toujours. Donc, au bout de quelques jours de ce manège, il a bien fallu que j’accepte qu’il fallait qu’on cohabite et…ça s’est bien passé bien sûr. Aujourd’hui je les trouve fascinantes et à chaque fois que j’en vois une, je repense à cette histoire et je souris. Combien de portes s’ouvrent, de fardeaux tombent qu’on pensait devoir porter pour toujours, si on se donne l’occasion, n’est-ce pas?

    • oui exactement. nous sommes beaucoup plus fort qu’on ne croit. et entre affronter ou continuer à porter lesdits fardeaux… le choix me paraît désormais simple!

  • Oui la confrontation! Etant hyperactive je comprends bien ce que tu dis. On souffre, on souffre, on court partout. Et soudainement, on découvre que quand on s’asseoit un peu, en se concentrant sur son souffle, en rendant les armes,(surrender) en se déposant, on atteint ce qu’on cherchait en courant partout, voire même plus. Le yoga est une arme parmi d’autres.
    Merci de partager ton expérience, ça donne envie et matière à inspiration

  • Oh! Mais que c’est bon de lire tout ça, ces limites que l’on repousse pour mieux se connaître c’est tout simplement magique. Je vais donner un répondant très urbain à ce que tu dis. J’ai toujours eu peur en voiture et donc j’ai toujours repoussé l’idée de passer mon permis avec l’argument sacré de la fille utltra citadine, cycliste et ecolo…jusqu’à ce que je me retrouve coincée chez moi seule avec mon fils et la promesse d’un week end à la campagne difficile à atteindre avec seulement le train. J’ai cassé ma tirelire, je suis en train de passer mon code et j’ai commencé la conduite, et je découvre que j’adore ça! Apprendre un nouvelle compétence certes mais je crois que ce qui me mets en joie c’est de découvrir que finalement je n’ai pas peur….merci Mai pour ce partage <3

  • Woaaah!
    Pardon, je ne trouve que ça à dire.
    Merci pour ton humilité et toujours ce partage.
    Je me réjouis de découvrir tout au long de cette semaine, tes impressions.
    Ça me parle tellement quand tu écris: on ne part pas pour l’évasion mais pour la confrontation.
    Baam!

    • Je me suis demandée si j’étais capable de vivre une telle expérience. L’envie y est mais bon, est-ce que j’en serais capable… Sans vouloir simplifier (et donc réduire) cette expérience à quelques peurs, je me suis rendue compte que l’isolement ne m’effraie pas trop, sauf quand la nuit tombe en pleine nature (fantômes, forêt habitée…) et la peur d’avoir faim. Ah oui les petites bêtes aussi…
      Je me rends compte que les craintes qui viennent de mon enfant intérieur sont bien présentes.
      ça résonne comme des recommandations à suivre le bon chemin er de ne pas trop s’égarer…
      Grave erreur : )

  • La vraie vie dans un jesuis pas un « je »/ »me » d’un côté et un « suis » de l’autre (le façonnage de la langue), dans un « suis » au plus près de « me »/ »je ». Un jeu sur la forme ce jesuis, c’est ce que je ressens dans cette expérience, dans un « suis » dont tu nous fait part, vécue au plus près de toi-même.
    « les mots me manquent pour vous raconter la folie, l’intensité et la grâce… »
    Ma pensée te semble-t-elle juste, nourrie par mes propres expériences ?
    Enfin pour moi c’est comme ça. Quand je me sens au plus près de moi-même la « distance » se rapproche entre le « je » et le « suis »
    Effectivement, « on ne peut pas apprendre à se connaître en restant dans les mêmes mondes »
    Sortir des sentiers battus de nos … par nos confrontations.
    La quête pour moi n’a ni début ni fin. Pas de début, dans un confortable « chez soi ».
    Le chez soi, une expression révélatrice d’une identification entre « soi » et « chez » ce drôle de mot,
    entre « soi » et son confortable « terrier ».
    « Tu me suis ? » 😉

  • « on peut tout autant se prendre une gifle qu’une symphonie… »
    « Je compris aussi très vite que l’aide véritable ne ressemble jamais à ce que nous imaginons.
    Ici nous recevons une gifle, là on nous tend une branche de lilas, et c’est toujours le même ange qui distribue ses faveurs. La vie est lumineuse d’être incompréhensible. » C Bobin

        • Cette citation me parle profondément. Un jour des masques tenus par des marionettistes gardiens protecteurs de ce que nous imaginons la belle personne que nous sommes, tombent.
          Les gifles que j’ai reçues ont été des leçons. Sur le moment, la gifle n’est pas vue, mais alors pas du tout vue comme le signe vers un chemin pour se reprendre, pour grandir. Je l’ai déjà écrit ici d’une autre façon : tout est maître. La vie nous donne l’occasion d’apprendre de nous-memes, des autres, à travers les plus ou moins grandes épreuves / difficultés et à travers les petites joies et les grandes. La question du regard est très importante. Quelle lunettes décidons-nous de porter, quel loup souhaitons-nous nourrir (post Spinoza).
          « j’assume avoir désormais plus de questions que de réponses. » « La vie est lumineuse d’être incompréhensible ! » Tout n’est pas compréhensible, A certains moments cesser de se demander pourquoi et se dire qu’il y a des pour moi, et dans ces pour moi, qu’est ce qui est, qu’est-ce que je veux, qu’est-ce que je fais, tout en sachant que nous ne sommes pas seuls, et c’est cela qui est formidable.
          Un grand Merci encore une fois, Mai pour ce bel espace qui nous permet d’échanger librement et avec bienveillance.
          Symphonie de lilas colonisées par d’étranges araignées chagrines aux masques de fantômes menteurs, morbides et angoissés pour les sacrées fourmis que nous sommes. 😉

  • Merci à Edouard pour la citation de Bobin que j’aime tant, c’est très beau. Merci encore à toi Mai pour la vérité de cette expérience que tu nous transmets de la manière la plus pure possible il me semble, sans vouloir ni la sublimer ni la critiquer c’est déjà tellement beau de parvenir à cela!!!! C’est drôle car hier je t’ai évoqué une appréhension et en te lisant aujourd’hui je sais qu’il s’agit bien de l’appréhension de mes fantômes ou démons intérieurs car je sais que je n’aurais pas vraiment de peurs concernant la nature, ayant grandi en rase campagne elle est pour moi rassurante. Par contre j’avoue que je ne sais pas du tout comment je vivrai la faim, c’est une question très intéressante d’ailleurs. Encore merci!

    • merci cécile, cumuler les épreuves (faire face à la faim ou les fantômes) m’a rendu les choses, non pas plus simples mais juste… possibles! en fait, dès que jerry m’a parlé de la quest ça m’a appelée. après tu te prépares c’est tout, et tu te rends compte que toutes ces peurs sont dépassables. la quest commence dès que tu dis oui! donc pas d’inquiétude ou d’appréhension, les choses se font d’elles-mêmes… si tu en as l’envie, que c’est le moment pour toi. xxx

      • Je pense comprendre ce dont tu parles et ça doit être fort d’apprendre que l’on est capable de faire face et de dépasser tout ça, vu de cette façon c’est très tentant en fait! j’imagine, ou peut être est-ce un rêve, que cela doit apporter un apaisement en soi de se connaître cette capacité. En tous cas je l’espère pour vous tous les courageux/euses qui ont vécu cette quest. Finalement je pense que tout mon travail psy/perso/spirituel de ces dernières années n’aspire en fait qu’à cela!
        Thank you so much for sharing 😉

        • Toutes sortes d’apaisement … Et puisque vous aimez Bobin, je fais le perroquet 😉 : « j’épluchais une pomme rouge du jardin quand j’ai soudain compris que la vie ne m’offrirait jamais qu’une suite de problèmes merveilleusement insolubles; Avec cette pensée, est entré dans mon cœur l’océan d’une paix profonde «

  • Hey, je suis récemment retombée sur ton blog. En effet je te suis depuis tes premiers posts mais ma « période blog » s’est arrêtée pendant un moment. Je vois la progression, et surtout (la chance) les bonnes rencontres que tu as faites, les moyens que tu t’es donnés.
    C’est très enrichissant de te lire.
    Take care!
    PS: J’adorais tes tutos solo à base de turquoise ou bleu nuit sur musique funky

    • hahaha merci emilie oui cette époque est loin! de tres tres bons souvenirs! je les recommande aux jeunes filles qui veulent apprendre des trucs facilement! contente que tu sois revenue! bonne promenade! x

  • Merci pour ce partage, ce « surrender » qui me parle et dont je n’arrive pas à franchir le pas, à déposer les armes, à me poser. Parce que courir ça rassure, ça évite de se confronter à soi. Mais c’est inspirant et encourageant ce que tu dis, ce que tous ces commentaires disent, merci 🙂

    • oui Bao. reconnaître ses fonctionnements, y compris de course hors de soi, est un immense pas. vas y go! ca fait « juste » peur. mais c’est merveilleux! belle route!

  • Merci pour ton retour d’expérience! Passionnant! Ce que tu dis sur la peur de l’inconnu me fait réfléchir et me permet d’entrevoir une réponse ☺Finalement cette peur signifierait que nous redoutions de découvrir qui nous sommes profondément sans mentir aux autres et à mous mêmes ? ?

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