Vanessa

Le Corps Défendant

bonjour à tous.tes,

aujourd’hui j’aimerais vous parler d’un sujet délicat : la fausse couche. la vidéo n’est pas pour tout le monde. ou plutot si elle l’est, notamment pour les hommes qui ont tant de difficultés à comprendre ce qu’il se passe pour nous. et comme je les comprends : meme pour nous c’est complexe! donc voilà c’est pour tout le monde, mais pas à n’importe quel moment. au bureau par ex. certaines personnes ne pouvaient pas regarder cette vidéo. donc chacun.e voit pour lui.elle-meme ok?!

sachez en tout cas que ce post existe et venez y si cela peut vous aider.

pour cette fois ci j’ai demandé à Vanessa de vous écrire quelques mots pour vous expliquer comment nous en sommes venues à cette vidéo. je suis très émue qu’elle ait voulu raconter son histoire et m’ait choisie pour le faire. et la remercie du fond du cœur pour sa confiance. en moi comme en vous.

mille bises

« Une Belllle rencontre

Un ami commun Fête son Anniversaire dans un restaurant.
2 tables sont réservées.
Elle est sur celle d’en face.
Elle Vient s’assoir finalement à la mienne,
à côté de moi
Un cocktail
Elle boit un cocktail
« C’est quoi??? »
« Sans alcool »
« Ça tombe bien Moi non plus je ne bois plus d’alcool : je suis enceinte »
Voilà comment commence pour moi  l’histoire de ma rencontre avec Mai Hua!
Une des toutes premières personnes à qui j’annonce ma grossesse!
Nous vivons dans le même quartier.
Tiens! nos garçons sont dans la même école.
Elle rentre seule à pieds.
Je pars avec elle.
Nous discutons, nous séparons.
Je la croise le lendemain matin sur le trottoir devant l’école :
« Salut »
« Salut »
« Bonne Journée! »
« À toi aussi »
Facebook / Instagram
On échange :
Son magnifique blog / mon Site

Des semaines passent et je la recroise sur le trottoir devant l’école (Ma Première sortie)
Solaire apaisante souriante, un magnifique chapeau Jaune sur la tête.
Une évidence
C’est ça
Avec elle
Je dois partager
Raconter
Avec elle
Une vidéo
Le lien est fait pour moi
Apaisant évident
Je lui balance l’idée
Là sur le trottoir
Lui lâchant lui confiant le sujet la douleur la déception la tristesse
Elle m’enlace pour me réconforter.
c’est en la voyant
Le 1er jour où je sors que tout s’éclaire et me paraît évident
Avec elle
J’ai envie de laisser une trace
Brutal étonnant entier le sujet est intime
J’ai confiance
J’aime déjà lui parler
Lui Raconter
Lui Lire lui expliquer
Il faut partager désacraliser
Pour Moi ce n’est pas impudique mais pour d’autres femmes…si personne ne raconte ne se confie n’ose
Chacune dans son coin peut garder sa peine, sa culpabilité, sa détresse!
Alors là c’est décidé
Je l’impose
Je dois
Avec elle
Sa douceur
Son respect
Son écoute
Son regard
Je l’ai choisie :
MERCI Mai Hua

PS:
Ma demande : un jeudi matin devant l’école
Notre vidéo : filmer le Lundi après-midi qui suivi »

Il y a 7 ans / Bouche 41 commentaire(s)

41 commentaire(s)

  • Merci Vanessa.
    Je crois que je te comprends.
    Parler, vite, avant d’avoir digéré. En partie parce qu’on n’a pas complètement envie de digerer parce que cela signifie passer à autre chose. Et passer à autre chose on aimerait bien, mais on veut revenir à avant, pas être dans l’après ou c’est fini, complètement fini. Faire semblant d’être encore enceinte je ne sais pas ce que c’est, mais je le comprends et non ce n’est pas horrible. Ce qui est horrible c’est de se sentir le ventre vide et personne dans les bras. Parler, vite, de peur que sinon, tout naturellement pour nous aussi ça devienne un tabou.

    Je sais que dans la douleur il y a une solitude incroyable. On n’en veut pas de cette douleur mais en même temps, elle nous rappelle qu’on est encore vivant. Alors prends ton temps.

    Tu ne l’oublieras sans doute jamais cette douleur, mais un jour elle côtoiera la joie.

    Comme le dit si joliment Cyrulnik:
    « Ni acier, ni surhomme, le résilient ne peut pas échapper à l’oxymoron dont la perle de l’huître pourrait être l’emblème : quand un grain de sable pénètre dans une huître et l’agresse au point que, pour s’en défendre, elle doit sécréter la nacre arrondie, cette réaction de défense donne un bijou dur, brillant et précieux. »

    Bienvenue à toi dans la famille des personnes blessées.

    Te voir dans cette vidéo, je suis confiante, la perle sera belle.
    Prends ton temps,

    Monica

    Mai: merci

  • Un besoin de commenter cette vidéo tout en ne sachant que dire… Je n’ai pas encore vécu de grossesse mais autour de moi beaucoup de femmes ont vécu/subi une fausse couche. Certaines il y a 50 ans, d’autres 20 ans ou encore quelques mois. J’ai le sentiment que maintenant les femmes commencent à en parler davantage et ne le cache plus comme un secret honteux qui révélerait un dysfonctionnement de leur propre corps. Comme si c’était leur faute alors que bien sure que non. Il apparaît tellement naturel d’avoir besoin d’en parler. J’ai une personne de famille qui n’a subi que des fausses couches pendant près de 10 ans et qui a l’époque s’en voulait beaucoup. Je me rappelle que c’etait un sujet qu’il ne fallait pas trop abordé, que ca devait être caché alors qu’elle avait besoin d’en parler.
    Je trouve cette vidéo absolument bouleversante. Merci à toutes les deux pour ce partage, bon courage Vanessa

  • Bravo et Merci Mai de partager ce douloureux moment dans la vie d’une femme. Ma 1ère grossesse a été une fausse couche qui a duré 1 mois avec des médecins qui te jugent et qui s’occupent de toi comme d’un numéro… L’attente aux urgences avec des futures mamans qui viennent pour accoucher a été horrible, le passage avec un interne qui ne sait pas trop ce qu’il fait mais qui te dit que « ca arrive à tout le monde », « c’est 1 grossesse sur 2 », « ca ira la prochaine fois »… Mais à ce moment-là tu n’as pas envie d’être comme tout le monde. C’est dur, très dur même 2 ans et ca reste en toi même si depuis nous avons eu un petit garçon… Bravo Vanessa d’en parler car c’est un sujet tabou. Mais quand ca t’arrive, tu découvres que plein de gens autour de toi ont vécu ça… Ta mère, ta meilleure amie, ta collègue… Alors Merci d’en parler ouvertement! Et Mai, tes vidéos sont tellement belles… Pffff, les larmes aux yeux de tristesse et de soulagement… Merci.

  • Bonjour et merci pour ce touchant et vivant partage. J’ai comme tant d’autre vécu cela, une première grossesse, la joie d’être enceinte et l’arrêt brutal, même si on sait que ça peut arriver. Pleurer dans les bras de ma gynéco qui a su être une femme et une mère quelques minutes, et me réconforter et me dire que c’était grave et pas grave dans le même temps, et de ne pas avoir de culpabilité mais de quand même faire le deuil de cet enfant la qui ne serait pas. C’est arrivé pendant les fêtes de fin d’année, aller aux urgences de la maternité pour un contrôle, et attendre mon tour avec des femmes très enceintes qui venaient aux urgences pour un problème et voir leur attente, effrayées, et moi de sentir cet immense vide en moi tout d’un coup et pleurer sans rien se dire dans la salle d’attente. Et tomber sur deux jeunes internes, un peu gauches, mais finalement qui ont su trouver des mots justes, réconfortants.
    Prendre le temps nécessaire, se sentir un moment en flottement, comme hors du temps et plus tard, une nouvelle fois enceinte, et avoir un bébé, un super petit mec.
    Et ça c’est nos histoires, nos parcours à la fois de femme mais aussi de couple, et effectivement l’image de la perle est tellement belle et juste, on a une perle noire, elle est la, elle est dans notre cœur, comme un morceau de nous.
    Merci Mai, je trouve que dans tous tes sujets, il y a quelque chose de l’ordre du passage, du partage, de la transmission et de l’altérité, c’est très beau!

  • Merci, Mai, pour cette vidéo, sur ce sujet tabou qui touche pourtant tellement de femmes (et de couples). Cette vidéo me touche tout particulièrement – 4 ans qu’on essaie d’avoir un second enfant et 2 fausses couches plus tard – je commence seulement à faire le deuil d’un bébé qui n’arrivera probablement jamais. le plus difficile c’est de pouvoir en parler qu’à très peu de monde (c’est souvent un truc qu’on vit à deux en couple et chacun essaie de s’en sortir comme il peut..).

  • Bravo et merci les filles, les femmes, de partager ce que beaucoup d’entre nous ont vécus. Les souvenirs et la douleur remontent en regardant cette vidéo, beaucoup de similitude dans mon expérience….je suis touchée et je dis oui oui et oui à la parole donnée, prise, échangée entre femmes, dans le couple, en famille….à l’époque où j’ai vécu cela une amie m’a dit « nous sommes des miracles » car c’est bien ça ce que la nature donne ou pas….quand le bébé s’accroche c’est un miracle et nous sommes ces miracles, capable de produire d’autres miracles. Je verse des larmes mais je suis reconnaissante de trouver ici la générosité, la bienveillance et la douceur auxquelles je crois et je vous embrasse très fort toutes!

  • Quatre grossesses, deux fausses couches, deux tristesses immenses et deux magnifiques enfants aujourd’hui…Vanessa merci de parler ce dont personne ne parle, jamais.
    Au Japon , on appelle les fausses couches, « Mizuko, » les enfants de l’eau…
    Je te comprends et je t’embrasse Vanessa. (Ainsi que toi ,Mai…merci…)

  • Il y a même pas un mois (demain), j’attendais en boubou d’hôpital, affamée, anxieuse, qu’on vienne me chercher pour m’ôter ce placenta dont j’étais enceinte. La trace de vie avait déjà disparue depuis un moment, « même pas un bébé », « c’est un œuf clair », « pas évolutif », « vous n’êtes plus enceinte madame », « allez, passez quand même une bonne journée ». Sauf que je l’avais vu ce point, ce joli point qui ne battais déjà pas, et à deux le projet prend forme à tout allure, et puis savoir qu’on a une petite vie en nous c’est une pensée omniprésente, à chaque pas, à chaque souffle. Moi j’imaginais déjà son visage, ses pleurs, le sentir en moi et le porter dans les bras (mais j’ai toujours été trop pressée). Enfin quand ça s’est confirmé, plus d’espoir (quoi que l’esprit parfois me joue des tours). Et mon corps qui ne comprend rien, qui produit encore l’hormone, j’ai tout les symptômes mais ne suis plus enceinte que d’un placenta, qui ne veut pas partir ! Bon alors me voilà en boubou. Je suis contente que ça se termine. Je suis contente de pouvoir passer à autre chose. Dans un mois je vais pouvoir réessayer. Je suis forte et je fais bonne figure. Mais un mois après, enfin presque, demain donc, bin ça me ressaute à la figure : j’ai l’impression que ça recommence, la petite sensation en bas à droite, les nausées, le cœur qui s’accélère. Alors je me teste, une fois, deux fois, trois fois… sept fois… mais rien. Je pense à un petit fantôme… Un mois après c’est là que c’est le plus dur. C’était le moment où j’aurais pu l’annoncer, annoncer notre joie que nous partageons-ions mon mari et moi. Je ne pleure pas, mais j’ai l’impression que mon corps trouve des subterfuges pour combler le vide et m’envoie des stimuli contradictoires. Et bien sûr c’est un secret, pourquoi parler d’une grossesse même pas commencée (comme dit le corps médical), y’avait pas de bébé alors quoi ?
    En fait c’est la première fois que je couche des mots sur ce morceau d’histoire, en prenant conscience que j’ai peut-être voulu l’effacer trop tôt cette histoire. Je suis un peu perdue pour tout dire, mais merci d’avoir ouvert la brèche. Merci à Vanessa pour ses larmes.

  • Bonjour Vanessa, bonjour Mai,
    merci pour ce témoignage, pour cette vidéo, ils sont nécessaires.
    J’ai 37 ans, je suis maman d’un petit garçon et ce n’est pourtant que l’année dernière , lorsqu’une de mes amies m’a racontée ses deux fausses couches, que j’ai appris ce qui se cachait derrière ces mots. Sa première fausse couche avait eu lieu en milieu médical, sous anesthésie générale, suite à une échographie indiquant que le coeur du bébé ne battait plus. Modalité que sa gynéco lui avait conseillé pour essayer de limiter le traumatisme. Pour la deuxième elle était en vacances. Mal de ventre, échographie chez un praticien qu’elle ne connaissait pas, même diagnostic. Le praticien lui a proposé de prendre « le comprimé » sans autre explication. Ce qui est terrible c’est que le tabou est tellement fort autour de ce sujet, qu’elle n’imaginait pas concrètement en quoi consisteraient les suites de ce comprimé lorsqu’elle l’a pris. Elle a découvert le processus physique de la fausse couche dans sa maison de vacances sans aucune information préalable.
    Et même en écrivant ce com, je n’ose pas moi-même poser les mots. Les mots de vide, de sang, qui sont pourtant nécessaires aux autres femmes pour s’informer et essayer de surmonter le traumatisme psychique. Car le manque d’information, le tabou, le non-dit participent à l’amplification du traumatisme psychique.
    Mais pourquoi sommes nous si empêchées d’en parler, de mettre les mots?
    Depuis, lorsque l’on me fait part de l’annonce d’un fausse couche, je me garde bien de commenter l’évènement, je me soucis plutôt du traumatise vécue par la Maman, en prononçant les mots. En lui disant que oui c’était dur, que c’est dur.
    Je vous embrasse fort, Cécile

  • Je suis sage-femme, jeune encore, et ça me touche beaucoup d’entendre Vanessa. J’ai envie de montrer cette vidéo à toutes les personnes (et je parle des médecins, des sages-femmes) quej’ai déjà vu minimiser les fausses couches. Parce que c’est avant 3 mois. Parce que c’est de la gynécologie. Parce que ce ne’st « que des cellules ». Comme si rien ne s’était passé. Des phrases qui me donnaient déjà envie de crier avant mais plus encore après le témoignage de Vanessa. Qu’une parole comme celle de Vanessa existe, et qu’elle la fasse entendre, c’est un magnifique cadeau porté par un joli courage

    • oui oui encore oui claire! c’est la noblesse du médecin de changer son regard sur son métier et sa vocation : guérir les humains. ca n’a rien de médical! oui montre cette vidéo et parles en dans ta profession! mille bises

  • Merci Maï,
    Merci Vanessa.
    Pour votre sincérité et votre rencontre.
    C’est vrai qu’on parle peu des fausse-couches, un tabou qui ne tient qu’à nous de briser un peu plus chaque jour, merci de le faire, pour vous, pour nous pour nos enfants, pour la vie!

    Un autre tabou que j’ai vécu de mon côté c’est l’avortement… Dur réalité, dur choix, je ne m’étend pas plus car ce n’est pas le moment ici.

    La vie d’une femme est ponctuée par des moments douloureux parfois. En parler, regarder cette douleur, cette injustice, je crois que c’est une des clés pour avancer, s’élever et vivre.
    A bientôt

  • Quand j’étais jeune femme ma mère a eu 2 fausses couches et je commence à peine à comprendre ce par quoi elle est passée maintenant que je me retrouve à faire le deuil de ma fille entourée d’aures mères comme elle. C’est tellement dur de comprendre l’autre mais ce qui est important c’est d’avoir la place pour faire son deuil (peut importe le temps que ca prend) et que celui-ci soit reconnu par l’entourage et la société. Faut briser ce taboo. J’ai de la chance d’être dans un pays et une ville qui fait place au deuil, il y a des groupes de parole pour les mères come toi, comme la mienne, comme moi et quelque part, ici, c’est ce que tu fais Vanessa: tu t’offres et tu nous offres un espace où notre douleure a sa place et où elle est reconnue. C’est déjà enorme

  • Merci Vanessa!cest juste il ne faut pas se taire!
    Ton histoire est si proche de la mienne à la virgule prêt!
    5 ans déjà et maintenant j’ai un fils de 4 ans c était la grossesse d après !une grossesse bien différente de ma première parce que j ai pas osé me projeter ,rêver…..rien n état gagné…et pourtant tout c est passe à merveille!
    Ce qui m’a touché le plus c est le rapport à ton fils aîné !nous on voulait pas dire à notre fille(6ans à l’époque),on voulait attendre les 3 mois et ca n’a pas marché ,j étais si triste qu il a fallu lui dire…et j ai regretté de pas lui en avoir parlé plus tôt!du coup la grossesse suivante on lui a dit tout de suite et à tout le monde d ailleurs comme ça au cas où ,j avais plus à annoncer et la grossesse et la fausse couche en même temps!et en faite c était bien mieux et j ai trouvé ca vraiment bien!le partage c est tellement un plus pour la guérison!!
    Bonne continuation
    Et merci

  • Je viens de lire tes mots et ceux de Vanessa. Votre rencontre. La génèse de cette vidéo. Les prémices du chagrin et de la perte. Je n’ai pas encore regardé la vidéo que je sens déjà l’émotion qui perle au creux des yeux … 4 enfants et 5 grossesses. Cette vie que je n’ai pas gardée et le chagrin immense. Merci Vanessa pour ce partage. Des baisers lumineux pour vous deux.

  • Oh Vanessa! Je t’envoie de la douceur et de l’amour. Merci d’exposer ta vulnérabilité. Merci Mai c’est vrai que tu est la personne parfaite pour transmettre ce message.

    J’ai vecu une fausse couche aussi et un avortement (mega tabou) J’ai pleuré les deux fois. Oui c’est des tabous. Ici ces événements sont véhiculés comme normaux et que « y’a rien là » tout le monde l’a vécu et qu’on devrait pas en faire un plat. Si ton deuil dure « trop longtemps » (c’est quoi trop longtemps?) tu as un problème, tu n’est pas « tough ». Si tu est trop sensible pour une fausse couche ça sera quoi quand tu seras une mère ? (Whaaat?) Je me suis fait dire : »dans le temps nos grands-mères avaient des tonnes d’enfants et de fausses-couches, c’est normal! Elles recommençaient c’est tout! »
    Comme si leur leur héritage ne nous permettait pas de faire un deuil de plus d’une ou deux semaines.
    Et que dire de mes amies qui étaient en procréation assistée. Ouf la pression qu’elles ont eu.

    Au final, j’ai joué le jeu, j’ai fait ma tough et je suis retournée au travail.
    12 ans plus tard j’ai envie de te dire sois douce avec toi-même, ne te fais pas violence. C’est important de prendre le temps de vivre et sentir cette mort mais aussi de laisser couler et de venir les vagues. J’ai plusieurs fois dit aurevoir à ces enfants; à différents moments quand ça apparaissait. J’ai remercié mon corps pour sa sagesse et sa résilience. Le deuil est venu par vagues. Il m’a même surpris quand j’ai accouché de mon premier enfant à terme et que j’ai pleuré l’autre enfant qui aurait pu être une grand frère ou une grande soeur. Notre corps connaît le chemin, c’est cliché et c’est vrai.

    Je t’embrasse. Ton fils est bien chanceux d’avoir une maman aussi sage et attentive.
    ❤️

  • Ces témoignages et ces soutiens sont ici très touchants. Touché aussi par cette force, cette résilience dont font preuve celles qui ont vécu cette souffrance et qui n’ont pour autant pas oublié ces enfants de l’eau dont parle Naick , ces enfants de l’eau delà haut.
    Cette phrase de Montaigne résonne plus fort encore. En effet,  » C’est chose tendre que la vie et aisée à troubler « 

  • Parce que cette vidéo ne me lâche pas depuis deux semaines, il faut que je partage ce commentaire.

    Pour restituer : je m’appelle thomas, je suis le monteur de Mai.

    D’abord tu m’as parlé du projet. Un après midi je passe chez toi à l’heure du gouter et je viens récupérer des rushs. Ce sont ceux de Vanessa.
    Tu viens de la filmer et tu me fais un petit brief sur qui elle est, comment tu l’as rencontré et surtout pourquoi tu l’as filmé, qu’est-ce qu’elle veut nous raconter.

    Alors au début je me dis :
    – « houla ça promet, va pas être evident cette histoire là. »
    Puis vient le temps du dérush et là, se produit quelque chose qui ne m’était encore jamais arrivé depuis que je travaille avec toi : je décroche !
    En effet je regarde « l’interview » et autant je suis par moment, très ému, autant la seconde d’après je décroche totalement, je pense à ma liste de courses, à mes amis que je rejoins le soir, oui mais où ?
    Il faut que je fasse un réel effort pour me focus sur Vanessa et son histoire.
    Du coup je t’appelle et pour la première fois je te dis :
    – « je crois que ça va pas le faire, tu dois demander à quelqu’un d’autre. »

    On en discute et je trouve mille excuses à pourquoi : que je suis trop jeune, trop extérieur, trop célibataire, trop homme etc. pour être touché et donc pas la bonne personne.
    Tu m’as rassuré, tu m’as encouragé et dis pourquoi ce devait être moi et pas un autre.

    Aujourd’hui je te remercie, car j’ai beaucoup appris de Vanessa.
    Appris que les choses sont parfois difficiles à dire et donc à entendre, difficiles à recevoir et à digérer et qu’il faut du temps et qu’en soit c’est pas grave, l’essentiel étant d’en tirer un enseignement.
    Le montage c’est fait assez facilement, même si il m’a bien fallu une semaine pour te rendre une première version du film (finalement très proche de celle ci diffusé sur ton blog). Une semaine c’est le temps qu’il m’a fallu pour prendre de la distance et accepter, une fois cela fait, tout à été fluide.

    Bravo à Vanessa d’avoir parlé et je suis d’accord avec elle, ce sujet ne doit plus être TABOU.
    Pas entre femmes mais surtout pas entre femmes et hommes.
    Oui c’est un sujet qui dérange (autour de moi mes amis refusent presque de voir la vidéo qu’en je leur en parle, alors que d’habitude ils ne rechignent pas à jeter un oeil sur mon travail) et raison de plus : partageons le, faisons de cette expérience douloureuse un sujet et pas un secret, acceptons de faire peur, de m’être mal à l’aise, de déranger, de rendre triste… car ce n’est qu’un début, les gens peuvent comprendre et peuvent avoir de la compassion. On doit juste leur accorder le temps dont ils ont besoin pour ça, mais ça arrivera c’est sûr.

    Nous découvrons ici, Nous grandissons.

    Qu’elle chance !

    Bise Mai.

    • Bonjour Thomas,
      Je suis heureuse que tu participes à cette discussion. Ça me touche que toi un jeune homme se penche sur un sujet qui à priori ne semblerait pas te concerner. Ça démontre une profondeur, une ouverture et une volonté d’explorer, c’est magnifique.

  • Coucou,
    Je prends quand même le temps d’écrire pour dire que j’ai trouvé du réconfort dans des lignes qui parlent vraiment de cela dans des lectures plus alternatives comme le livre « attendre un enfant autrement  » et le numéro 34 de la revue peu connue « Rêves de femmes », c’est un ancien numéro mais je suis tombée dessus durant un salon peu de temps après que cala m’arrive et c’est dispo en pdf sur le site. C’est un peu too much parfois mais ça parle de ce dont on a besoin de parler, ça m’a fait avancer ! + mon ostéo mais faut avoir un « rebouteux » avec qui on est en confiance…
    Courage et plein de force pour ton deuil. Prends le temps…biz

  • Bonjour, la vidéo est en ligne depuis longtemps, mais je viens seulement de la regarder. Ce matin, je suis allé chez mon gyneco qui m’a appris que ma grossesse n’évoluait pas et que je faisait une fausse couche. Je suis rentré à la maison avec le médicament. Entre deux pleurs, je suis tomber sur la photo de Mai et Vanessa sur dans mon feed instagram qui m’a fait revenir en flash ce souvenir de la video sur la fausse couche que je n’vais pas osé regarder au moment où elle avait été publié. Cette fois, je viens de la regarder.
    Mon ami croit beaucoup aux signes que la vie nous envoie. Cette vidéo qui me revient d’un coup, je le voit comme un signe qui m’aidera à passer cette épreuve. Moi non plus, je n’ai pas vraiment chercher à cacher ma grossesse à mes proches, comme l’explique Vanessa, et je ne regrette pas, je crois que j’aurai besoin d’en parler, pour accepter et digérer. Je crois que mon message est un peu en vrac, mais c’est l’état dans lequel je suis.

    • maryline! un immense merci pour ton partage qui me bouleverse. je te souhaite de belles, de très belles choses, dans cette épreuve. ❤️❤️❤️

  • Je suis de celle qui avait vu la vidéo à sa sortie il y a plus d’un an. Et qui revient la voir suite à ma propre fausse-couche. Pour avancer, pour pleurer aussi, pour guérir.
    Merci Maï et Vanessa pour votre partage sur ce sujet difficile, évoqué souvent à demi mots et pourtant partagé par beaucoup de femmes.

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