Réussir

sa Vie

l’été dernier Jerry écrivait son prochain bouquin (à paraître en janvier 2018); l’un des passages disait en gros : peu m’importe que l’on ne souvienne de moi après ma mort.

glaçage de peau à la lecture de ces quelques lignes. « nan mais c’est pas possible, tu te mens à toi-même! »

(major LOL du transfert total… passons.)

et il me répond alors que pour lui, son grand-père était tout. il n’était pas connu, il n’était pas artiste, il n’était pas intellectuel, il n’était pas riche. peut être qu’un président l’aurait qualifié de « rien », mais la vie n’est pas binaire héhé… cet homme était tout pour son petit fils. et il n’y a que ça qui puisse compter. rendre la vie d’une personne au moins, plus belle, après son passage sur terre. cette manière de voir sa vie a totalement transformé la mienne.

à propos, merci Simone…

depuis, on s’est ici plusieurs fois posé la question de la différence entre succès et réussite. et je pense que cette citation de Ralph Waldo Emerson l’explique très bien. que c’est beau! je l’ai trouvée dans une lecture sur la psychogénéalogie. Anne Ancelin Schützenberger, la chercheuse fondatrice de ce mouvement, n’est pas une grande écrivain, son bouquin est un bordel sans nom, mais il y a de nombreux passages extrêmement éclairants pour qui s’intéresse à la question.

je le lis dans le cadre de la réalisation de mon film, les Rivières, qu’il me tarde de voir naître, mais dont j’ai momentanément arrêté le montage pour cause de fausse route. il y a 1 mois, on s’est regardés avec le monteur et on s’est dit « ca va pas ». je suis donc en train de tout refaire. pffff si j’avais su que ce serait si dur! je ne regrette pas du tout de m’être lancée là dedans mais c’est vraiment comme une bataille (avec soi-même). quelle « épreuve ». mais j’entends bien la… réussir!

la semaine prochaine, on fête les 6 ans du blog. j’aimerais beaucoup faire un Facebook live. ça vous dit? de quels thèmes, questions aimeriez vous que l’on discute?

mille bises!

Il y a 7 ans / Bouche 41 commentaire(s)

41 commentaire(s)

  • Merci Mai pour la citation.
    Je ne sais pas si c’est la mi quarantaine qui approche qui me fait ça mais je me demandais justement ce derniers temps ce que c’est pour moi réussir ma vie. J’ai l’impression que j’ai tellements de conditionnements. Je vois l’ampleur des influences de ma famille, ma société, mon milieu de vie. C’est confus pour moi de démêler la personnalité que je me suis construite de ce que mon essence est vraiment et désire profondément. À la base de tout, ce soir, moi ça serait que je sois profondément en paix dans le monde dans lequel je vis.

    Pour ton film, Je t’envoie de l’endurance, de la patience, de la clarté et l’espace pour te déposer et créer. Comme on dit ici avec un clin d’œil « t’es bonne, t’es fine, t’es capab’ (capable)!
    ?❤?

    • hahahaha! merci ana! yeah: suis capab’!
      pour le reste le même auteur écrit que la société (au 19e siècle mais c’est pareil auj) nous pousse tellement à être une chose, qu’être authentique est déjà une immense réussite! bises!

      • J’ai lu les essais de Thoreau, un de ses amis. Tu me donnes envie de lire les siens! ? merci!
        Pour Facebook live j’aimerais bien me joindre, il faudra juste que je vois si le timing sera bon avec le décalage horaire et le travail ! ?

  • Lorsqu’on cherche les définitions de réussir, voici ce que l’on trouve :
    – Accomplir quelque chose avec succès
    – Mener à bien quelque chose
    – Venir à bout de quelque chose
    Réussir, RÉUSSIR ou réuSSIR donc !

    En apparence simple, ce terme semble être pour beaucoup, le truc à atteindre. Il faut RÉUSSIR ! En ce moment, je traverse une petite crise introspective et j’avoue qu’il hante le contenu des soirées où je me rends et qu’il résonne comme un fantôme aux creux de mes oreilles, comme si pour moi, il avait de l’importance. Je dois avouer qu’il en a, bien plus que je ne lui en accordais avant de comprendre ma fascination pour le pouvoir qu’il exerce sur moi. Lorsque j’ai quitté ma vie, pour glisser dans une autre, Réussir, c’était : essayer d’accomplir mes rêves. À mes yeux, je n’ai jamais eu la prétention de vouloir réussir avec « succès », mais plutôt, réussir à mener à bien mon rêve pour qu’il s’inscrive dans la pérennité de ma vie. Voilà presqu’un an, que j’occupe mon temps à faire ce que j’aime, écrire et créer. J’aiguise ma plume sur OAKMOON en permettant à ma créativité de divaguer et de m’offrir un peu de légèreté au fil des articles que j’élabore. La-bas, j’ai déposé un petit bout de mon rêve pour qu’il s’enracine durablement. Je sais que les mots ont cette faculté de donner un corps aux idées qu’elles portent, alors, pour donner une dimension à mon rêve, je l’écris page après page. Mon « réussir à moi » est un goutte-à-goutte qui dessine l’horizon de ma vie et puisque qu’il me permet d’avancer avec espoir, c’est lui que je choisis de poursuivre.
    Maï, je pense qu’une partie de ton « réussir «  à toi, coule gracieusement dans les rivières de ton film et qu’il sera l’empreinte de ton regard poétique sur le monde ! Tu vas mener à bien ce projet, tu vas venir à bout de ce projet, tu vas l’accomplir avec succès ! Merci pour cet article inspirant 🙂

    • merci Alicia oakmoon! cette différence entre réussir et succès demande oui je l’on se penche soit même sur la question de nos véritables « standards » de réussite. parfois on désire le deux. hey oui etre célèbré.e par des millions, que dis je des milliards fait parfois rêver. la question est pourquoi? pour moi ca a été très douloureux de ne pas « y parvenir » jusqu’au jour où j’ai compris que je ne serais « arrivée » à rien, rien qui ne soir vraiment « moi ». et ca fait un bien fou.
      en revanche la question du potentiel est importante. sommes nous paresseux.ses? faisons nous qqchose pour honorer la vie qu’il nous est donnée?! vivons nous vraiment? authentiquement? etc. ca oui ca me paraît plus intéressant désormais.
      longue vie à oakmoon et à ta réussite!

  • Pour ma part, réussir sa vie c’est garder son désir de vie sans entamer celui des autre (si on peut rallumer ou enflammer celui des autres c’est encore mieux), oser être authentique à soi même et aux autres en dépassant les conditionnements, et si on arrive à la fin en ayant eu une magnitude ou un effet « rippling » (voir Irvin Yalom) sur au moins une personne, on réussit sa vie au delà de sa date de fin. Il y a cette vidéo de Pierre Rahbi qui dit « y a t’il une vie avant la mort », elle décrit bien cette notion de réflexion sur « quelle vie souhaite t’on mener? »

  • Bonjour Mai, le grand père de Jerry est vivant et présent dans sa mémoire. Il a laissé quelque chose de bon dans le cœur de Jerry.
    « peu m’importe que l’on ne souvienne de moi après ma mort. »
    Qui est ce « on » ?
    Repensé à ce passage dans « la lenteur » de Milan Kundera :
    « Écoute, c’est encore un chapitre à élaborer sur la théorie du danseur : l’invisibilité de son public! C’est là que réside l’effrayante modernité de ce personnage ! Il ne s’exhibe pas devant toi ou devant moi mais devant le monde entier. Et qu’est-ce que le monde entier ? Un infini sans visage ! Une abstraction. »
    Cette « abstraction », ce « monde entier », cet infini sans visage, d’autres manières de décrire ce « on » ?
    Bon courage pour Jerry, pour son livre, et pour toi Mai, pour « Les rivières. »

      • Merci Mai ! C’est plus clair ! Effectivement, peu importe ! Nos vies, de toutes petites histoires, hormis de rares exceptions dans le bien et dans le mal, dans l’Histoire avec un grand H !

      • Pour moi non plus ça n’est absolument pas important de laisser une trace « visible » de mon passage sur terre. (C’est d’ailleurs surement pour ça que j’avais du mal à saisir le début de ton article.)
        Par contre transmettre et m’inscrire dans la chaine des générations, ça ça m’importe vraiment. Peut-être que j’aurais une façon de voir ma vie un peu différente si je n’avais pas d’enfants (quoique, j’ai aussi des frères, des amis pour qui je compte) ? Je ne sais pas…

  • Hello Mai
    C est curieux ce terme de « fausse route » que tu emploies pour caracteriser ton chemin de montage pour les Rivieres.
    Une fausse route c est medicalement un probleme de deglutition.
    Bref on avale quelque chose de travers et on a l impression d etouffer.
    J ai souvent recours au livre de Jacques MArtel « Le grand dictionnaire des malaises et des maladies ». Il m aide a analyser ce que mon corps exprime.
    Au chapitre respiration / etouffement, il indique des choses qui me semblent tres en lien avec cette idee de « fausse route  » .
    Sur le fait de se sentir pris a la gorge, qu une idee est passee de travers, qu on ait refoule trop d emotions et qu il y ait un trop plein. De certaines emotions de notre passe qui nous font encore souffrir et qui sont encore tres fraiches dans notre memoire.
    Et cette question: pourquoi ai- je si peur d etre moi et de m exprimer ? Est ce que j ´ai peur d etre rejete parce que je crois ne pas pouvoir etre aime en etant moi meme?

    Et en meme temps cette idee de fausse route est aussi tres juste, tout simplement parce qu il s agit bien de tracer ton propre chemin, de maniere intuitive, instinctive, j ai presque envie de dire animale. Ta facon a toi d ecrire ton histoire.

    Et pour moi qui te lis depuis des annees ( sans oser commenter, mais j ai parfois de grandes discussions silencieuses avec toi), c est justement ca qui m interesse :l histoire que tu nous racontes, parce ce que c est toi qui la racontes, parce que c est ton regard.

    Et aussi, je trouve que cette faussse route implique une temporalite, qui est celle du film.
    Et c est une autre temporalite que la tienne. Et ca me plait de penser que les Rivieres ont besoin d une temporalite differente pour passer de toi realisatrice a nous spectateur.

    En fait j aime l idee de les attendre, ca rend mon desir de les rencontrer plus fort.

  • Très intéressantes les remarques de Frida ! Cette « fausse route » m’avait aussi interpellé.
    Être sur la bonne voie. On le sent généralement lorsque l’on est au diapason de cette « bonne » voie. Nul n’est à l’abri de « se tromper » malgré cette sensation. Prendre de la distance par rapport à l’œuvre créée.
    Être acteur d’un processus de création vivant.
    Observer le parcours d’un chat ; il ne va pas en ligne droite d’un point A à un point B !
    Efficacité. Imprévu. Accident. Prendre des chemins de traverse parfois.
    Atteindre un but et lâcher prise. Bien naviguer entre le but et le lâcher prise. Créer et avoir confiance en soi, et dans le tout autre.
    Rater mieux encore !
    « D’abord le corps. Non. D’abord le lieu. Non. D’abord les deux. Tantôt l’un ou l’autre. Tantôt l’autre ou l’un. Dégoûté de l’un essayer l’autre. Dégoûter de l’autre retour au dégoût de l’un. Encore et encore.Tant mal que pis encore. Jusqu’au dégoût des deux. Vomir et partir. Là où ni l’un ni l’autre. Jusqu’au dégoût de là. Vomir et revenir. Le corps encore. Où nul. Le lieu encore. Où nul. Essayer encore. Rater encore. Rater mieux encore. Ou mieux plus mal. Rater plus mal encore. Encore plus mal encore. Jusqu’à être dégoûté pour de bon. Vomir pour de bon. Partir pour de bon. Là où ni l’un ni l’autre pour de bon. Une bonne fois pour toutes pour de bon ». Samuel Beckett
    Extrait d’un article passionnant de Denis Marquet :
    « Entre facilité et impossiblité, n’existe-t-il pas une troisième expérience, si fréquente, celle de la difficulté ? Celle-ci n’existerait donc pas ? Certes, si.
    Mais le philosophe parle ici de l’acte. Agir n’est pas faire. Tariq Demens, un de mes personnages en quête d’auteur, dit : « Agir : réaliser ce qui est impossible. Faire : se limiter au champ du faisable. […] Agir est le propre de l’humain. L’humanité meurt d’être aux mains des faiseurs. »
    Agir, réaliser ce qui est impossible ? Oui, car il s’agit là de l’acte créateur.
    Or créer, c’est opérer une réalisation qui dépasse les seules forces de celui qui crée. C’est pourquoi l’on parle d’inspiration. Être inspiré, c’est recevoir quelque chose que l’on ne peut se donner soi-même. Face à son oeuvre, l’artiste s’émerveille, car ce qu’il connaît de lui-même ne suffit pas à expliquer celle-ci. À lui seul, l’oeuvre était impossible. Faire, au contraire, c’est « se limiter au champ du faisable ». Le faisable, c’est ce qui n’excède pas mes propres capacités. Nul besoin de m’ouvrir à ce qui me dépasse ! Rien de nouveau, rien d’inédit, rien d’impossible dans le faire, puisqu’il s’agit seulement de répéter. Quand l’artiste peintre est dans l’attente anxieuse d’une inspiration qui peut ne pas se donner et ne peut que le prendre par surprise, le peintre en bâtiment s’attelle sans tarder à son ouvrage, car il sait faire.
    Il y a un savoir-faire (toute technique en est un), mais il n’y a pas de savoir-agir.
    Car faire, ce n’est que réaliser une idée. Nous concevons mentalement ce qui est souhaitable, puis nous nous attachons à modifier le réel pour y inscrire notre idée.
    C’est précisément là qu’intervient la notion de difficulté. Car le réel résiste à l’idée. Il nous faut le faire plier, afin qu’il reproduise au mieux notre représentation. D’où la notion d’effort, tellement valorisée dans un monde dominé par la technique…
    Dans l’acte créateur, au contraire, l’idée n’est pas première. Imagine-t-on un peintre qui se représenterait intégralement son tableau avant de l’exécuter ?
    Un écrivain qui aurait une idée parfaite de son livre avant de l’écrire ? L’artiste découvre son oeuvre en l’exécutant. L’inspiration est spontanée. Quand faire est le plus souvent difficile, agir est impossible sans l’inspiration, mais facile avec elle ! Picasso disait : « Je ne cherche pas, je trouve. » Chercher est difficile. Alors que rien n’est plus facile que de trouver: soudain, quelque chose
    est là, donné. Mais ne faut-il pas chercher pour trouver ? Picasso, qui s’y connaissait, nous enseigne que non. L’acte créateur, quel qu’il soit, n’implique aucune difficulté à vaincre, aucun effort. Il s’agit juste de se disposer à recevoir l’inspiration qui ne peut se donner que lorsqu’on a enfin relâché la tension de son effort, pour se rendre simplement disponible. Telle est donc la voie du créateur : abandonner tout effort, toute tension, et entrer dans la facilité de la spontanéité inspirée. Cela veut dire faire le deuil de toute volonté propre, de tout effort et de tout mérite, et devenir simple vecteur de miracle. »
    Je ne suis pas sur Facebook. Un thème pour ton invitation Mai ? Celui du processus vivant de création ? Qu’est ce que l’acte créatif dit de nous ? Quelle est sa genèse, son processus ?
    Qu’est ce qui nous pousse à créer ? La vie, la création ne sont pas des lignes droites toutes tracées. Heureusement ! Et cela est passionnant ! Surprises de la création ! Bises du samedi.

  • Bonjour Mai,
    en effet la notion de réussite est bien vaste et vague à la fois et dépends de la vision que l’on en a. Sujet auquel je me frotte par ailleurs entre quelques autres en ce moment. Et tes postes divers ne font que conforter mon opinion sur le sujet comme de la bienveillance avec soi ou de ce qui passe par l’acceptation ou le corps…
    mais puisque tu parle de Jerry et de son prochain livre, peut on aborder une éventuelle traduction du premier? Ce serait tellement top pour les non anglophone.
    Voilà merci de participer à nos révolutions et réflexions multiples par tes partages et ta sensibilité.
    Am

  • La différence entre réussite et succès, je la comprends grâce à toi, aux articles et au travail sur moi entrepris depuis … un moment. Ces deux termes étaient tellement entremêlés pour moi : bonheur = succès = réussite. Parce qu’être reconnue par la Terre entière, être aimée du plus grand nombre, c’est cela qui compte après tout ? Bon finalement, non. C’est dur à avaler quand tu es face à ces deux notions, quand tu les différencies enfin. À mon avis, être parent doit renforcer cette différence et tu aboutis plus facilement à ce que dit Jerry. La richesse monétaire, la belle image, la propriété… Tout cela s’envole une fois que tu fais la paix avec toi je crois. Tu les vois comme un plus et non comme un acquis, comme un objectif ou comme une définition d’une belle vie. Merci Mai de contribuer, comme il est dit plus haut, à notre réflexion et cheminement personnels.

    • ❤️❤️❤️ les enfants peuvent aider (à grandir) mais nombre de parents ne comprennent pas la différence. car c’est un long chemin personnel à opérer. le désir de succès est un désir d’amour en vérité. et de sécurité aussi. car l’évaluation permet de mettre des objectifs. or evidemment réussir ne se mesure pas de cette manière, et justement pas sur un terrain social. ca m’a tellement aidée de le comprendre en lisant Brené Brown. ainsi qu’emerson, ou jerry. nous avons intérêt à partager nos expériences pour nous entre-aider dans ces combats ou cheminements qui sont au plus près de l’intime comme de l’universel! bise sonia!

    • … qui va fermer! et oui dernier jour le 1/8. vas y une derniere fois. et moi je n’aurai pas le temps d’organiser ça d’ici la. j’aurais adoré! mais pourquoi imaginer un nouvel event IRL pour la rentrée?!!

  • Oh je n’avais pas vu ce post ! Pour les 6 ans de ton blog, peut-être qu’avec chance cela correspondra avec la sortie de ton film et que tu pourras faire une soirée projection/débat/after/atelier. Je pense qu’il faut que ce soit quelque chose qui fasse surtout sens pour toi que pour nous, lecteurs numériques !
    C’est une belle leçon dans ton post, et une leçon qui va tellement à l’encontre de ce dont on nous bourre le crâne continuellement : soyez « uniques », faites rêver les gens avec votre vie sur Instagram, réussissez l’ascenseur social; toujours une vie par comparaison et jamais « pour soi ». (ça me fait beaucoup penser au film American Beauty ! )
    Et en même temps, on se construit toujours « avec » l’autre, du coup cette transformation de pensée est d’autant plus difficile à tenir qu’elle n’est pas la voie « classique » aujourd’hui.

    Peace 😉

  • Bonjour,
    c’est très intéressant la question de la réussite/du succès. Je me pose indirectement cette question en ce moment. Mon père n’a pas pu aller à l’école (pour résumer son histoire, c’est l’ainé d’une immense fratrie en Côte d’Ivoire. Il a travaillé toute sa vie en tant que mécano, ramasseur de piment (haha c’est véridique), et j’en passe pour permettre à ses petits frères d’aller à l’école). Du coup, la réussite de ses enfants est très importante pour lui. Ses enfants doivent aller à l’université, avoir un bon travail (ou plutôt un travail avec un bon salaire). J’ai intégré inconsciemment très tôt ce modèle de pensée. Je suis allée à la fac, ai eu selon ses critères un bon diplôme, et j’ai travaillé pour un très bon salaire. Mais l’expérience du travail a été douloureuse. Et je réalise aujourd’hui que je m’emmêle les pinceaux dans cette distinction réussite/succès. Je voudrais juste un travail me présentant des problématiques qui m’intéressent. Quand je réfléchis à la notion de succès, j’entends mon égo qui le crie « ouiiiiiiiiii, c’est ce que je veux ! ». Mais pu***, y’a pas que ça quoi ! C’est drôle la vie. Mon père voudrait permettre la réussite sociale à ses enfants, et moi je n’en veux pas. Et va savoir si j’ai des enfants un jour ce qui restera de tout ça.

    • boubouIW! que c’est important ce que tu dis là! vas voir ma vidéo « out of the box », car j’en parle de cette quête de succès en rapport à notre éducation d’enfants d’immigrés. il faut séparer 2 choses me semble t il. il y a son désir de vous voir heureux d’une part et d’autre part, le besoin de réparation de ton papa qui croit de tout son coeur qu’IL aurait eu une meilleure vie en ayant un salaire/status plus reconnu (mieux payé). il séparer l’un et l’autre, dans le premier cas, il n’y a que toi qui peut savoir ce qui te rend heureuse. son désir de te voir accomplir ta vie va te porter dans cette quête. dans le 2e cas, c’est sa projection à lui, mais pas la tienne et dans ce cas, je viens de lire un bouquin dessus, l’enfant est là pour réparer le parent. dans les 2 cas il n’y a aucune mauvaise intention, soyons d’accord, mais le 2e cas peut devenir toxique. dans les 2 cas, tu peux être pleine de gratitude pour ton père qui fait tout pour que vous ayiez une meilleure vie que lui. dans les 2 cas, ta vie c’est TA VIE. et donc à chacun.e e démêler ce qui lui est propre et ce qui est fait pour les autres, parfois à nos dépens. belle belle route! xxx

      • Merci, c’est précieux ce que tu me dis. Ce soir, j’ai regardé quel a été le 1er emploi de ceux qui avaient fait le même master que moi (chaque année mon ancien master publie le temps de recherche moyen pour trouver, le métier effectué, le nom de l’entreprise. C’est anonyme et tous les élèves répondent systématiquement depuis des années. Après, c’est le réseautage est fort, on garde contact avec les anciens profs, on peut contacter « facilement » les anciens du master etc. bref je m’égare.) Tous ça pour dire que ce ne sont que des métiers qui ne m’intéressent pas. Comme ça a l’air pompeux une fois que c’est écrit… Je crois que j’ai envie de me construire professionnellement. Et de construire. Mais quoi ? Ce sont encore des questions mais en tout cas, j’ai envie de croire que je commence enfin à m’avouer certaines choses. A m’écouter peut-être ?

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