captain Fantastic

Archétype de l'Homme Sauvage?

Warning Maxi Spoiler.
Ce post est dédié aux personnes qui ont vu ou qui ne sont pas opposées à voir Captain Fantastic alors même que je vais tout raconter.

J’ai regardé ce film 2 fois, une fois avec Jerry, une autre avec Tâm. On a aimé. On a chialé. Et oui ma fille sait désormais tout sur les « sexual intercourses » (elle le savait déjà mais c’était mieux expliqué là).

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J’ai ensuite lu beaucoup de choses sur la critique de notre monde capitaliste et ultra-consumériste, d’une ode à l’education de nos enfants, au retour à la nature et à la philosophie, et évidemment ces thèmes m’ont beaucoup touchée (pour ceux qui se demandent à quoi ressemble Spirit Horse, c’est ça… en pas hollywoodien)(du tout). Pour autant, étant de mon côté en pleine lecture de Clarissa Pinkola Estés, bien sûr, j’y est vu une analogie frappante dans la construction du récit. Récit sur le masculin évidemment.

Je n’ai jamais rien lu sur les archétypes éventuels de l’homme sauvage, ni rien sur sa psyché (enfin si qq trucs quand même, on y arrive), mais il y avait dans Captain Fantastic des éléments frappants d’une masculinité à la fois glorieuse et… dangereuse.

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Bon, donc comme pour Clarissa, si on part du principe que tout le film et ses personnages représentent la psyché d’un seul et même homme, ça me semble tenir la route : un homme a perdu sa femme (sa part de féminin?), et déclare « on ne change rien ». Ses 6 enfants sont eux-mêmes une partie de SA propre psyché, éventuellement à 6 stades de développements différents. On remarquera d’ailleurs que l’éducation n’est pas particulièrement sexuée : excepté la scène d’entrée où c’est le fils aîné Bo qui tue la biche, et les 2 sœurs qui la dépècent, tout le monde globalement fait son gainage, ses jeux de combat, la cuisine, la musique, et les mêmes lectures. Ca n’est même qu’au deuxième visionnage (avec sous titrage) que j’ai compris le sexe des 2 derniers enfants. L’éducation est la même et est asexuée, mais les personnages qui vont évoluer dans le film sont les garçons : le petit dernier apprend à s’habiller, passant du bébé au petit garçon, l’adolescent en colère apprend à s’opposer et à faire la part des choses, l’ainé à s’émanciper et finalement à s’envoler de ses propres ailes (il prendra d’ailleurs l’avion). Les 3 filles n’évoluent pas dans le film. Elles sont toutes canons (belles, combatantes et ultra intelligentes), mais n’ont pas de problématique spécifique à résoudre.

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Captain Fantastic est en mode « mission ». Bah c’est un Captain quoi! Toutes les tâches à accomplir se font sur un mode militaire ou avec un objectif déterminé, et une évaluation à la clé. Il a un très très très grand bus, bien long bien large, et prend beaucoup de place autour de la table de sa sœur. Ce qui pourrait symboliser la place qu’il prend lorsqu’il se confronte à la vie « normale » (la famille lambda représentée par la famille de sa sœur)(« gentille » mais n’ayant pas conscience d’avoir totalement abandonné l’éducation de ses enfants)(n’ayant pas conscience de « sa propre paresse »). Le mec en impose!

Manque de bol, la place qu’il prend reste petite par rapport à la Société entière, société patriarcale symbolisée par les grands parents (le grand père aimant et autoritaire, la grand mère aimante et soumise) et leur grande fortune.

Géraldine disait qu’elle le trouvait arrogant et effectivement, on le voit dans nombre des remarques ou attitudes de ses enfants, en jugement perpétuel par rapport aux autres. « This house is a vulgar show of wealth » en parlant de la maison des grands parents.

CF_00381 Viggo Mortensen stars as Ben in CAPTAIN FANTASTIC, a Bleecker Street release. Credit: Wilson Webb / Bleecker Street

Mais ce qui m’a énormément touchée chez ce mâle que l’on peut aisément qualifier de dominant, ce sont bien sûr ses capacités d’ amour et d’écoute. Une écoute qui se fait souvent à retardement : quand on a un plan en tête, il faut d’abord s’en défaire avant de pouvoir accepter une autre orientation. Mais une écoute qui se fait tout de même. On avait parlé de cet homme d’amour… haaaaa!

Une écoute qui, mêlée à son courage, lui permet (enfin) de pleurer, lui fait même renoncer à tout (enfants et barbe). Ne faut il pas être capable de tout lâcher (prise) pour être valeureux? Libre? Honnête?

Et bien sûr renaître? Ainsi comme par magie, alors que Captain a tout lâché, ses enfants réapparaissent depuis l’intérieur même du bus (sa psyché renaît et se repeuple).

J’avais entendu parler d’une théorie de David Deida disant grosso modo :

« le Masculin est un capitaine en mode mission. Il doit traverser la mer et relier un point A à un point B. C’est un commandant qui fabrique son navire et organise son équipage pour réaliser son objectif ».

Le Féminin est… la mer elle-même . »

Je sais pas… Mais ca me parle énormément. Et si on revient à Miyazaki, on se rappelle peut être de Ponyo, de son papa (le commandant du sous marin) et de sa maman (l’immense femme Océan). GE NIAL.

"PONYO" Gran Mamare © 2009 Nibariki-GNDHDDT© 2008 Nibariki-GNDHDDT. All rights reserved.

A chacun ensuite, homme, femme, transe, de trouver son propre équilibre entre son féminin et son masculin.

Pour moi Captain Fantastic voit son monde s’écrouler car, malgré toute sa vertu (et il en a), il a sacrifié son féminin pour poursuivre ses idéaux. Il est resté en mode mission. Et a oublié la mer. Car on apprend finalement que sa femme est morte aussi parce qu’il n’a pas voulu l’écouter. Le féminin du Captain Fantastic était donc malade (les problèmes « hystériques » commencent d’ailleurs lorsque sa femme tombe enceinte, lorsque l’homme va devenir père). Une grande partie de lui est mort (sa femme). « Je le savais pourtant » finit il par avouer. Sa femme est morte mais tout son féminin ne l’est pas. Il a ses enfants. Et c’est sa fille qui a l’accident et lui fait enfin comprendre.

Le film raconte une longue acceptation de son erreur. « Non, il n’y a plus de mission » dit il finalement à ses enfants. Les utopies finissent souvent mal, car elles oublient « la mer », ce monde entier auprès duquel on doit vivre. Elles deviennent ce « dangerous man ». Et ça m’a énormément émue qu’il revienne « dans » la vie, à la fin du film.

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J’ai aimé aussi certains symboles ici et là. On a parlé du grand bus, on pourrait parler de la mort en couleurs, du son de Titanic à la flûte de pan dans la scène du centre commercial (énorme). J’ai adoré que Captain se mette sous une cascade d’eau ou une bonne grosse douche avant de faire ses grandes annonces (la mort de maman, puis la départ de papa). Cette eau qui te frappe et te berce en même temps.

On peut être un mâle dominant et devenir une menace pour soi comme pour son monde. on peut être un mâle dominant et devenir « aimable » (t’en penses quoi Géraldine?). Le film commence et termine d’ailleurs par 2 scènes sublimes de passage, de transmission du père à son fils en mode « de mâle à mâle », mais avec toute la solennité et la sensibilité. et l’amour bien sûr. Car oui le mâle dominant pourra créer sans détruire s’il sait invoquer les forces du féminin pour faire face à son destin. Retrouver la force de l’eau, s’y soumettre, et bien sûr, regarder la mort, que parfois il sème, droit dans le yeux. avant de lâcher prise (et tirer la chasse). C’est riche de cette écoute, que la musique va reprendre son cours. et que la vie va à nouveau être possible.

Finalement, au delà de la critique du consumérisme, Captain Fantastic propose une approche et une réponse bien plus globales à notre monde en crise. Une réponse qu’il y a en chacun de nous.

POWER TO THE PEOPLE!

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L’article de Geraldine Dormoy

L’article de Caroline Franc

Allez pour le plaisir! beau weekend à tous!

Il y a 7 ans / Bouche 58 commentaire(s)

58 commentaire(s)

  • Super interessant. C’est dense. Je n’ai pas (encore) vu ce film mais ton analyse me parle beaucoup.
    Et l’image de Miyazaki tombe à point nommé.
    Besoin de voir ce film maintenant et d’ouvrir pour de bon ce bouquin qui traîne dans ma bibliothèque.
    Merci, Mai. J’aime bien la couleur que va prendre mon weekend : )

  • Oh lala…j’adore ton analyse, c’est très bien vu…et je n’avais pas vu tout ça moi !!! j’ai beaucoup aimé ce film, malgré le côté hollywoodien du début (j’ai eu un peu peur le premier 1/4 d’heure d’ailleurs) et ses caricatures beaucoup moins subtiles que ton analyse, notamment le personnage du grand-père, entre autres. J’ai aimé les contradictions de Captain Fantastic, son chemin vers la prise de conscience de ses erreurs…la fin m’a troublée, assume t’il vraiment son choix final pour ses enfants ? sa posture dans cette scène est ambiguë et ouvre encore une question…ce qui est très intéressant aussi c’est toutes les réactions et critiques bonnes ou mauvaises qu’il y a eu autour de ce film, chacun y voit ce qui le renvoie à ses propres choix de vie. Je me rappelle d’une critique d’ailleurs, qui peut sembler anodine mais qui m’avait fait sourire, un journaliste je crois voulant illustrer la caricature du personnage avec ce choix de scène où le père dit à ses enfants découvrant le Coca « c’est du poison » : « ahaha du coca du poison bon c’est quand même n’importe quoi… »…ah oui ? 🙂
    bon c’est un peu tout en vrac ce que je dis, j’ai pas bcp dormi cette nuit 🙂

    • bah si c’est du poison. c’est juste que ca nous fait chier de le reconnaitre parce que le faire nous demande un effort! ce qui est beau dans cette fable (c’est pour ca que le cote hollywoodien ne m’a pas dérangé), c’est que le mec FAIT des choix. et effectivement la dernière scène est ambigue, on ne sait pas ce qu’il ressent. on imagine que ca n’était pas son reve, mais qu’il le fait parce que la vie lui demande et qu’il n’est pas tout seul. etc. et c’est très beau je trouve.

  • C’est très très beau ce que tu dis, et comment tu as perçu cette histoire — j’ai un peu eu les yeux humides en te lisant, et en me remémorant ces personnages   .
    Je mets en scène des histoires à longueur de journée dans mon travail, et toutes ces multiples grilles de lecture cohérentes, constructives (juste belles) dans ces arcs narratifs — qu’on ne fait pas que regarder, mais qu’on « vit » par procuration — c’est le « sublime » que j’aimerais arriver à atteindre un jour pour les miennes. J’y travaille très fort.
    La question qui me reste encore, c’est l’interprétation de la toute dernière scène. J’ai tellement eu de pensées sur cette fin. Encore une forme de « sublime », quand l’oeuvre nous amène à nous poser des questions mais n’y répond pas à notre place.
    Merci <3

    • Oui on dirait un chiaroscuro du caravage. Si je projete. Je vois un homme qui rêvais d’autre chose mais la vie telle qu’elle lui vient. Il regarde dehors l’air de dire « c’est donc ca, ma vie ». Il a envie de sortir quand même!

  • Fait un tour « chez » Géraldine, Caroline et sur d’autres sites. Croyances, espoirs, vérité, choix de vies. Beaucoup de questions sans réponses selon les critiques ! Une réponse en chacun de nous, comme tu l’écris !
    Ben Cash ( qui porte bien son nom ! ), l’antithèse du parent anxieux un poil gourou !
    Pensé à la sortie de Bouddha du palais pour découvrir un monde de souffrances en parallèle à la sortie des enfants qui quittent la nature pour entrer dans la « civilisation ».
    Vers quels risques allons-nous ?
    « Désormais, je suis couvert. Les nouvelles assurances multirisques que j’ai souscrites incluent la canicule, les tsunamis et les invasions de sau­terelles. Je serais également indemnisé en cas de divorce ou d’absence de promotion professionnelle. Mais cela ne me dispense pas de prendre des précautions. Je ne mange que des produits pasteurisés. Je ne sors plus, même en forêt, sans mon masque anti­pollution. Je suis vacciné contre la grippe, le paludisme et toutes les hépatites. Les parois de mon abri antiatomique ont été renforcées. Je n’ai aucune raison de craindre les cambrioleurs. Un mur de trois mètres de hauteur surmonté de barbelés protège la propriété. Les bijoux de mon épouse, ma collection de montres et nos objets les plus précieux sont enfermés dans un coffre-fort à triple armature blindée, qui résiste aux attaques à la lance thermique. Les alarmes de la maison sont reliées à douze canaux radio avec transmetteur digital intégré. Restent les terroristes. Je fuis les endroits publics et me garde bien de prendre le bus ou le métro. Ma voiture est équipée de vitres pare-balles et d’un châssis antigrenades. Un portique de détection de métaux a été installé à l’entrée de ma chambre à coucher. J’ai suggéré au maire un couvre-feu à partir de 22 heures et des patrouilles tournantes de volontaires jusqu’à l’aube. Il m’a promis d’y réfléchir. En ce moment, on constate dans notre quartier une absence de menaces, encore plus prononcée que d’habitude. C’est assez inquiétant. Il faudrait absolument que je m’assure contre le sentiment d’insécurité. »

  • Waouh! c’est vraiment drôle, parce que de façon un peu prévisible toutes les fois où j’ai trouvé le personnage du père un peu trop alpha et intransigeant, je prenais conscience que finalement soit je partageais pas certains principes d’éducation avec lui, soit je me retrouvais dans cette intransigeance qui des fois me fais tellement suer parce qu’elle peut être inadaptée aux momes…je plutôt du genre à ne pas raconter de mensonges à ma fille de 7 ans, sur la mort, le sexe et les autres systèmes qui régissent les relations humaines. Je reconnais que quelques fois c’est un discours âpre ( que la soeur de Ben Cash trouve inadapté aux enfants) mais je me dit que c’est comme n’importe quel apprentissage ( marcher, nager, faire du biclou), il faut s’y reprendre à plusieurs fois et la compréhension d’une idée, d’un concept, d’un geste c’est cela ! bref, ta lecture est super chouette et ouvre plein de pistes, Mai tu es une éclaireuse 🙂 et je vais re-voir ce film!!
    MERCI!

    • Je crois que la sœur de Ben cash redit ce que la société lui a enseigné. Elle répète sans vraiment prendre la mesure de sa paresse intellectuelle. Elle représente… La société!

      • Oui elle représente la société ! Je trouve que ce qui est difficile quand on est parent c’est ça, se départir de la société, trouver son équilibre pour mener les enfants dans cette société sans qu’ils ne se laissent aliéner par celle ci, la liberté dans la contrainte….et accepter de je pas pouvoir les mener partout où on voudrait! J’aime beaucoup cette image à la fin du petit déjeuner avant l’école, il regarde ses mômes et sait que l’équilibre ultime n’existe pas mais je l’apaisement lui est bien présent là avec eux, enveloppant. Et puis il a décidé de ne plus faire de place à l’ angoisse de cette société, il a laissé la peur au vestiaire et ça c’est fort! Finalement il a éprouvé les limites de la vie dehors, hors, il décide de vivre celles de la vie dedans!

  • J’ai envie d’aller voir le film alors j’ai lu ton billet rapidO. Mai :))
    Le si petit champ d’action que dessine Brooklyn :))
    Le coca bien frais d’Isabelle :)) mais c’est :((
    Les arcs narratifs de Kuri… :))
    Edouard, la réécriture d’Emma Bovary version pour de vrai :(( mais AbdAlMalikamuliettegreco :))
    « Faire du biclou » Juliette :)) (sauf dans les côtes et sauf dans les descentes trop \ parce que j’ai peur je freine freine freine)

    Bon week-end à toutes et tous 🙂

    • C’est curieux ! Je ne suis pas du tout mais alors vraiment pas attiré par la violence, par le voyeurisme, ou alors si il y a qqc de nouveau chez moi c’est peut-être un intérêt sur la description d’une société à travers les procès de ce qu’il y a de plus noir. Ce serait plutôt le signe que je vais bien, paradoxalement ! pourquoi avoir envoyé ce com ? J’ai trouvé que la description purement factuelle de Pascale Robert-Diard dans l’article du Monde et son itw sur France Cul étaient vraiment intéressantes (cf à la 10 ème mn) !
      https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-mediatique/la-chronique-judiciaire
      Sa façon de rapporter les faits m’a fait penser à cette fiction terrible racontée par Robert Solé au sujet du risque zéro.
      Et puisque Mai et ses chéris ne ferment pas les yeux sur ce qu’il y a de plus noir en l’homme et sur ce qu’il y a le plus beau je me suis dit que je pouvais envoyer cela sans crier gare !
      Très intéressant à partir de la 12ème minute jusqu’à la fin (13 mn 30 au total) Corinne Audouin dit que ce qui l’intéresse c’est de se rapprocher des « monstres » – ce n’est jamais un mot que j’emploie dit-elle – et de voir l’être humain qu’il y a derrière. Il n’y a pas les bons et les méchants. « Tout est beaucoup plus complexe que l’on peut imaginer ».
      Et enfin, j’aime les contrastes. ( y a des limites quand même, et le juste équilibre prôné par Mem (post de Mai) me convient bien mieux ) Le télescopage entre le paradis de Captain fantastic et l’enfer vécu par certains de nos concitoyens m’a saisi ! J’espère que cela ne vous a pas plombé !
      Allez ! Et si cela vous a plombé ou pas voici, à propos de biclou, une petite anecdote ! :
      Ma fille ainée venait d’apprendre à faire du vélo. Elle revient vers moi en poussant le vélo et là Génie, on peut le dire 🙂 ! :
      – Papa, papa mon vélo est déchaîné ! 🙂
      Mais oui bien sûr ! Qui considère ou a vu qu’un(e) vélocycliste devait suivre des rails ? 🙂
      A propos de biclou toujours, à écouter ab so lu ment si cela n’a pas déjà été fait (23 mn) ! :
      https://www.youtube.com/watch?v=7rCy8lje4YU Jacques Gamblin « un militant de peu ». Très drôle, très vrai !
      Mille bises. Bon ouik end !

  • j’ai vu ce film magnifique avec une amie il y a deux semaines…la chiale c’était évident, mon amie c’était la fontaine.

    j’aime beaucoup ton angle de vue sur l’histoire.

    . Il aura fallu « des évenements » (je ne parle pas simplement de la mort de la mère) pour que tout bascule, pour qu’il y ait une vraie prise de conscience sur l’éducation…pour que chaque adulte et enfants prennent conscience de l’essentiel…peut être, l’amour, la peur, la transmission.

    J’ai été émue par ce film, par cette éducation donnée, par ces cases enfermées de notre société où l’on nous met, où l’on se met aussi, par la non écoute et la non communication…tout ce que l’on vit actuellement y est …et puis oui l’erreur et le pardon (cétait beau il n’y a pas à dire…).

    On transpose facilement et fait le paralèlle et on se pose les questions, on débat…j’adore (et puis le mec n’est pas mal non plus faut le dire quoi 😉 ahahaha

    Quant à la fin, elle est tout aussi belle que l’histoire. Chacun peut interpréter comme il le sent…(c’est ce qui s’est passé avec mon amie)
    😉
    Mille bises, bon week end

  • Moi j’ai aimé le masculin, l’eau qui remet a l’équilibre, l’homme qui croit transmettre ce qu’il a déjà fait passé et qui le réalise à travers ce deuil et le départ du grand (i know…i know..i know) et qui a court d’argument fait dans le féminin, don’t die…i won’t… j’aurais dit stay alive pour ma part, mais c’est exactement çe qu’on veut passer à un ado qui s’envole, don’t die ; les acteurs sont sublimes, tous. Certains de mes amis ont trouvé ça un peu poussé, les couteaux, moi j’ai été un peu élevée comme ça, même je suis plutôt en rupture en ce moment avec mon passé mais j’ai réalisé pleinnn de choses. Celui qui aime, qui s’avoue qu’il a poussé trop loin pour sauver cet amour, les enfants qui « savent », la scène musicale et le môme qui s’empare du rythme , les enfants qui nous éduquent finalement nous les parents.. j’ai aimé, beaucoup.

    • Oui merci! Oui je connais des gens vraiment offrent des couteaux à leurs jeunes enfants. Tu peux dire à tes amis que ca existe! Je les connais en vrai! Et oui tu as raison, Captain a raison, les enfants sont ceux qui nous font le plus grandir!!! Merci pour ton com! Xxx

      • On ne peut grandir qu’ensemble. Pas de « grâce à » où « à cause de » qui est son revers. Grandir dans la relation. Et la relation parent enfant, la relation dans le couple sont le terrain de jeu pour grandir.

        • Lorsque j’allais devenir maman jamais ô grand jamais je n’aurai pensé que mes deux fils aller me faire grandir (vieillir, certes oui mais pas grandir!!! 😉
          Parfois même je me demande s’ils ne me font pas grandir plus que je ne l’ai fait pour eux (sisi)…
          folie ce grandir ensemble, c’est tellement beau quand on y pense…il faut simplement le voir et le ressentir 😉

  • Bon …. blagounettes à part, je sors du film que j’ai vraiment aimé, je relis ton post, Mai, et je trouve tout très pertinent après avoir lu hier critiques positives et négatives sur le net !
    Parti avec un petit livre dans le métro pour aller au cinéque j’ai acheté aujourd’hui « Aimer désespérément » Marie de Solenne dialogue avec André Comte-Sponville (je le kiffe celui-là) Etienne Klein (que je ne connais pas) et Jean-Yves Leloup. Lu cette citation de V Hugo :  » Faire des enfants, c’est donner des otages au destin  » Pas seulement bien sûr, car il existe l’effort personnel, à côté du destin qui fait son chemin. Et puis pendant le repas chez sa sœur (« la famille lambda » une citation de V Hugo que j’ai oubliée (je ne pense pas avoir rêvé !) Si l’une d’entre vous s’en souvient … !
    POWER TO THE PEOPLE ! Patti Smith !
    http://www.dailymotion.com/video/x2b7p9j_people-have-the-power-patti-smith-en-interview-exclusive-dans-la-grande-librairie-extrait_tv

    I was dreaming in my dreaming
    of an aspect bright and fair
    and my sleeping it was broken
    but my dream it lingered near
    in the form of shining valleys
    where the pure air rarefied
    and my senses newly opened
    and I wakened to the cry
    that the people have the power
    to redeem the work of fools
    upon the meek the graces shower
    it’s decreed the people rule
    and vengeful aspects became suspect
    and bending low as if to hear
    and the armies ceased advancing
    because the people had their ear
    and the shepherds and the soldiers
    well they lay beneath the stars
    exchanging visions
    laying arms
    to waste in the dust
    The people have the power
    The people have the power
    and where there were deserts
    I saw fountains
    like cream the waters rise
    and we strolled there together
    with none to laugh nor criticize
    and the leopard
    and the lamb
    lay together truly bound
    I was hoping in my hoping
    to recall what I had found
    I was dreaming in my dreaming
    god knows a purer view
    as I surrender into my sleeping
    I commit my dream to you that
    The people have the power
    The people have the power
    The people have the power

    YESSSSS !

  • Pour en revenir au film je trouve qu’il illustre admirablement cette citation d’Y Amar.
    « Quand le coeur pleure de ce qu’ il a perdu, l’esprit sourit de ce qu’ il a trouvé »

    « Le Féminin est… la mer elle-même . »
    Le travail de l’homme sur le soi émotionnel, hors du contexte de l’acte d’amour charnel, aide à gagner en conscience et en intelligence, et permet de faire l’amour avec plus de présence et de finesse. Il n’est pas bon que l’homme soit seul : il n’est pas bon que l’homme se sente séparé, ne soit pas en relation avec la vie. Il n’est pas bon de planer. Ben Cash effectue ce retour sur lui-même par la confrontation avec ses enfants et le monde. Mieux vaut un monde de friction que de fiction !

  • Ne serait-ce pas à chacun(e) d’entre nous de se tenir au difficile comme le dit Rilke pour être au plus proche de sa vérité, de son propre archétype ? Construire son propre model en se frictionnant à la dure réalité.

  • « Regarder la mort droit dans les yeux » Mai
    « Mourir les yeux ouverts » est un livre magnifique de Marie de Hennezel. Elle était amie avec Yvan Amar et ce livre est le témoignage de sa vie et de sa mort. Elle a accompagné F Mitterand dans les derniers mois de sa vie.
    http://www.franceculture.fr/emissions/les-discussions-du-soir/les-forces-de-lesprit
    http://spinescent.blogspot.fr/2014/01/yvan-amar-par-marie-de-hennezelle.html
    L’oasis un autre paradis/paradigme :
    Comment vivre ensemble dans une organisation, l’exemple d’une oasis avec la fille de Pierre Rabhi, Sophie Bouquet-Rabhi : http://www.dailymotion.com/video/x3v7r50_le-facteur-humain-dans-une-organisation_school

  • Bonjour, juste merci pour la description de toute la symbolique qui m’a échappée pour la plupart. Et ça me rappelle que lorsque j’ai lu ce livre ‘Femmes qui courent avec les loups’ j’ai vu le film ‘Vingt et une nuits avec Pattie’ d’Arnaud et Jean Marie Larrieu, qui illustre divinement bien le chemin initiatique de la femme et l’archétype de la femme sauvage. Je ne peux que le recommander.
    Je profite de ce commentaire furtif pour te Remercier Maï pour tous ces partages qui sont vivifiants, ressourçants, et permettent d’ouvrir des angles de vue qui me sied bien. Cela fait quelques années que je suis discrètement ton blog, et ce passage de la beauté extérieure à celle de l’âme, et donc le partage de ton propre chemin initiatique, avec une résonance poétique et colorée, fait juste du bien. Merci.
    Belle soirée! 🙂

  • « Le Féminin est… la mer elle-même. » « Traverser la mer »
    « How many roads must a man walk down
    Before you call him a man?
    Yes, ‘n’ how many seas must a white dove sail
    Before she sleeps in the sand? …. » Dylan

    • Je viens de finir un bouquin « HE » sur La psyché masculine et effectivement il serait complexe et lent de passer du petit garçon a l’homme. Ce processus est lent voire impossible. Les femmes nous avons d’autres problèmes, Mais pas celui de devenir femme. On en reparle…

      • Robert A. Johnson. A Jungian psychological interpretation of the Grail Legend; the journey of individuation as experienced by the archetypal figure Parsifal. This book is an excellent introduction to masculine psychology through a classic European tale.
        « Perceval est un héros mal dégrossi qui ne connaît pas les règles et conventions sociales et qui ignore du coup comment se relier aux autres ». Fabrice Midal
        L’école Steiner dans laquelle j’ai fait une partie de ma scolarité s’appelle Perceval.
        Autant te dire que ce livre que tu m’indiques m’interpelle ! Un grand Merci Mai !

  • C’est le meilleur film que j’ai vu cette année! Pour moi c’est un film sur la liberté, sur la nature dont nous faisons partie, sur la transmission: ce que nous transmettons à nos enfants, sur la connaissance et l’apprentissage, sur la vraie vie, sur le sensoriel qui est aussi la vie et qui est étouffé dans nos sociétés comme la liberté et la connaissance des choses ainsi que l’expérience. C’est aussi un film sur l’amour de soi, des autres et de la vie.

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