Il m’est arrivé beaucoup de choses ces dernières semaines… pas vous?!
Du coup, je suis retournée voir mon psy corporel (je vous explique une prochaine fois plus en détail en quoi cela consiste, mais grosso modo on y traite les émotions par le corps et pas par l’esprit parce toi comme moi sommes capables de dire « oui oui, ça va » alors que ça va pas du tout. Le corps, lui, ne ment jamais et nombre d’émotions s’expriment par lui (on connaît les pleurs, les cris, les spasmes, etc. mais il y en a beaucoup d’autres). Bref, oui, cela faisait longtemps que je n’étais allée voir personne, car cela faisait partie de mon cheminement de m’occuper de moi seule. Seule oui, sauf quand je peux plus. Et là, franchement, je pouvais plus. Et c’est une telle chance d’avoir accès à toutes ces choses qui peuvent me réparer.
Alors, voilà ce que j’y ai découvert : je me sentais bloquée. Bloquée à 2 titres, d’une part j’avais gardé une sensation de terreur en moi, celle du lapin en pleins phares (> jambes coupées) ; d’autre part, je gardais l’idée de réagir à la situation. Un besoin viscéral d’action oui, mais laquelle? Je rêvais que quelqu’un me montre le chemin, me dise quoi faire pour être utile. J’ai compris que cette ré-action ne pourrait pas avoir de forme, parce que certainement que le fantasme était d’aller fracasser le crâne du ‘Daeshois’ qui s’approcherait, de bâillonner les 2 blondes et de les foutre au fond d’un lac, ou non mieux, sous un bateau pneumatique plein de migrants, de laisser tous les politiques sur des icebergs en train de fondre, etc.
Une envie de hurler et de cogner, pour le dire vite.
Je ne savais comment organiser « ma » lutte « contre ». Certains ont des moteurs qui les font avancer. Peut-être que la colère en est un, je pense aux gens qui militent, la colère ça peut avoir du bon aussi. J’étais en colère et terrifiée mais chez moi, ça ne prenait pas de forme, ça restait « là » et moi j’étais coincée. Il m’a dit « Mais Mai, tu n’es pas comme ça, tu n’est pas « ça », tu es une personne douce, il n’y a que dans la douceur que tu trouveras « tes » solutions. Tout ce que tu construis doit se faire à partir de toi. » J’ai alors compris que je ne pourrais RIEN construire à partir d’une réaction ou d’un sentiment qui n’est pas à moi (il y a de la colère, il y a de la terreur mais je ne suis l’un ni l’autre)… et que se couper de soi, c’est le premier pas vers… la dérive. Au lieu de lutter contre, je vais essayer de construire pour.
Bon, ça fait 3 jours que j’essaie de finir ce post, sans y parvenir. Ça n’est pas grave, je trouve ça déjà bien. Je vous laisse donc juste avec ce que j’ai écrit sur mon instagram, en regard avec cette photo.
« Golden Sun on Deep Blue Sky ».
Mon père nous a enseigné que Bouddha a montré ses paumes de main pour dire « regardez, il n’y a rien » : sous entendu, il n’y a pas de magie, pas d’arme non plus, je n’ai rien à cacher ; il nous a dit aussi que seul le vide permettait à un plein de se créer.
Et ce matin, en regardant ma main ouverte avec rien dedans, il me semble que le soleil est venu m’embrasser.